« Plusieurs nuages restent menaçants : [...] notamment le scenario d'un hard Brexit [...] la guerre commerciale entre l'Union Européenne et les Etats Unis qui pourrait éclater à son tour [...] ou encore une éventuelle guerre des monnaies. »
Depuis 6 mois, la BCE a changé son discours et envisage des mesures supplémentaires.
Mais plusieurs nuages restent menaçants dans le ciel européen. Cela pourrait nécessiter que la BCE accélère encore plus sa politique monétaire accommodante.
L’arrivée de Boris Jonhson à Downing Street laisse présager des négociations extrêmement difficiles entre la Grande Bretagne et l’UE. Tous les scénarios sont possibles, surtout celui d’un « hard Brexit », c’est-à-dire d’une sortie de l’UE sans accord, qui serait très préjudiciable économiquement de part et d’autre de la Manche.
La guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine fait des dégâts économiques collatéraux en Europe, mais que dire de la guerre commerciale entre les États-Unis et l’Union Européenne qui est en train d’éclater à son tour ? Elle pourrait bien miner encore un peu plus le moral des chefs d’entreprise en Europe. La BCE devra alors agir encore plus énergiquement pour soutenir une économie européenne fragile.
De plus, en cas de dégradation politique entre l’administration de Trump et l’Union Européenne, la guerre commerciale pourrait se transformer en une guerre des monnaies, comme cela s’est passé avec la Chine. La BCE serait alors en première ligne. La première banque centrale à agir ferait baisser sa monnaie au détriment de son partenaire (ou adversaire ?), pour faciliter les exportations. Les banquiers centraux sont normalement convenus de ne pas prendre de décisions dans le seul but d’agir sur le niveau de la monnaie. Mais compte tenue de la position très dure de Trump à l’égard de ses partenaires, on peut se poser la question d’utiliser l’arme monétaire.
Mais finalement, un des enjeux majeurs de la future présidence de la BCE porte sur des problèmes internes à la zone euro. Il s’agit de regagner la confiance des marchés quant à sa capacité à atteindre son seul objectif, celui de relancer l’inflation juste en dessous de 2%. C’est un des grands échecs de Mario Draghi, puisque l’inflation dans la zone euro est redescendue à un niveau trop faible. L’inflation sous-jacente est repassée sous la barre des 1%, niveau qui avait justifié en 2015 le lancement du programme de rachat d’obligations souveraines par la BCE, le fameux « quantitative easing ». La faiblesse de l’inflation témoigne du manque de vigueur de l’économie européenne, même si le chômage régresse depuis quelques années sur le continent, au point d’être redescendue enfin au niveau d’avant la crise des subprimes en 2008.
Chaque mot du président de la BCE étant disséqué par les marchés, nous n’aurons pas besoin d’attendre 5 ans pour juger si la nouvelle présidente est à la hauteur.
Mme Lagarde, nous vous souhaitons bonne chance !
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