
Politique budgétaire et réaction des marchés
Les marchés ont montré ces derniers jours une forte réaction face aux gouvernements qui souhaitaient mener des politiques budgétaires expansionnistes. Le tout nouveau gouvernement britannique de Liz Truss en a fait les frais le premier. Les « Trussonomics », en référence aux « Abenomics » du premier ministre japonais Shinzo Abe qui avait lancé une grande politique de relance budgétaire face à un choc de déflation dans les années 2010, ont été fraichement accueillis par les marchés financiers qui craignent cette fois un emballement de la dette. En conséquence, la livre sterling a fortement corrigé au point d’atteindre un plus bas historique face au dollar et les taux d’intérêt britanniques ont bondi au niveau de ceux de l’Italie, déjà fortement dégradés, autour de 4,5% pour les taux à 10 ans. Ceux de la France suivent cette hausse des taux, dans une moindre mesure, mais s’approchent tout de même des 3%. Les taux de rendement des obligations souveraines américaines sont repassés au-dessus de 4%, niveau jamais atteint depuis la crise des subprimes en 2008. S’il est certain que les niveaux actuels intègrent une dose conjoncturelle liée à la crise (crise énergétique, crise géopolitique, gestion du covid en Chine, …), des éléments structurels militent pour une inflation plus élevée que ce qu’on a connu au cours des 30 dernières années. La lutte contre le réchauffement climatique et la transition énergétique nécessaire vont probablement provoquer une hausse des prix de l’énergie et une accélération de l’inflation. Le ralentissement de la croissance démographique mondiale et en particulier le vieillissement de la population chinoise est également un facteur porteur d’inflation structurelle. Enfin, tous les grands pays mènent à présent des politiques de relocalisation (les Etats-Unis par exemple dépensent des dizaines de milliards de dollars pour inciter les entreprises américaines à produire localement dans le secteur des semi-conducteurs). Si on peut comprendre que les pays souhaitent gagner en souveraineté, il faut accepter que cela aura un coût qui se manifestera par une hausse supplémentaire de l’inflation.Quelles conséquences pour les placements ?
Une inflation structurellement plus élevée a pour conséquence des taux structurellement plus haut. Il faut apprendre à vivre avec.- 1ère conséquence : le scénario de taux élevés est favorable aux produits structurés, permettant d’obtenir des coupons plus hauts, avec un risque identique (ou des coupons identiques, avec un risque plus faible).
- 2ème conséquence : les actifs immobiliers peuvent encore tirer leur épingle du jeu dans ce contexte. Si la hausse des taux n’est pas favorable à l’immobilier, l’inflation en revanche constitue un moteur de performance, les loyers étant indexés indirectement sur la hausse des prix. Tant que les taux ne dépassent pas l’inflation (ce qui est largement le cas aujourd’hui), les actifs immobiliers continuent de profiter du contexte actuel.
- 3è conséquence : les fonds en euros ne profiteront pas tout de suite de la hausse des taux. En effet, les assureurs détiennent encore beaucoup d’obligations achetées à des taux faibles. Les taux de rendement des vieux fonds en euros remonteront très lentement.
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