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COVID-19 : Comment les placements immobiliers (SCPI, SCI, OPCI) sont-ils armés pour traverser la crise ?

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Les placements de pierre papier, SCPI, SCI de rendement, OPCI, ne sont pas armés de manière identique, pour traverser la crise sanitaire. Les SCPI exposées au marché des bureaux, au Grand Paris ou au marché allemand s'en sortiront bien. Les SCI de rendement, peu volatiles, plus liquides, mais également plus accessibles, ont déjà encaissé la baisse des foncières. Elles ont depuis repris la voie de la capitalisation. Les OPCI, fonds immobiliers plus volatils, du fait de leur poche liquide plus importante exposée aux marchés ou aux foncières, ont vu mécaniquement leurs performances marquer le pas depuis la mi-mars. Une revue de ces 3 types de placements s'impose pour comprendre l'impact que la crise du Covid-19 aura sur leurs performances 2020.  

Quels sont les secteurs immobiliers les plus fragilisés ?

Les secteurs immobiliers les plus fragiles dans ce contexte de crise sanitaire sont d'abord l'hôtellerie de tourisme et d’affaires, le commerce non alimentaire ou le commerce lié au tourisme notamment chinois. Les bureaux loués aux TPE, PME et la logistique du transport aérien sont aussi en souffrance, tout comme l’immobilier de la chaîne logistique dans son ensemble. Une nette remise à plat des stratégies d’investissement dans ce secteur est à prévoir à la sortie de crise.    

Quels sont les secteurs immobiliers les moins touchés ou les plus robustes ?

A l'inverse, le secteur immobilier qui résiste le mieux est le secteur tertiaire (bureaux et sièges loués à de grandes sociétés), dans les grandes agglomérations françaises, européennes et notamment en Allemagne. L'Allemagne est le pays qui fait preuve de la plus grande résilience, tout en bénéficiant d'une politique budgétaire très bien contenu, ce qui lui permettra de redémarrer plus vite. En complément, le commerce alimentaire et de première nécessité, le secteur des logements résidentiels ainsi que l'immobilier de santé et éducation, sont les secteurs qui vont traverser la crise sanitaire avec peu voire aucun impact sur le versement des loyers notamment.  

 Dans ce contexte comment vont évoluer les produits de pierre papier en particulier ?

Il y aura des impacts probablement sur le règlement des loyers du 2nd et 3ème trimestre, mais certains véhicules réagiront avec plus ou moins d’amplitude aux chocs en cours.    Rappelons d'abord comment se comportent les différents produits immobiliers dits de pierre papier :    

Quelles perspectives sur ces différents placements ?

 Restons prudents pour le moment, car nous sommes en plein cœur du cyclone, mais voici, compte tenu de ce que nous venons de présenter, quelques détails concernant les trois principales familles de placements de type pierre papier.  

 LES SCPI :

  Il s’agit de placements longs termes, peu volatils, souvent exposés à des baux longs (9, 12 ans) et non corrélés aux marchés financiers. Pour la plupart, ces SCPI sont exposées au marché tertiaire en France et en Europe, en tout cas pour celles que nous recommandons depuis plusieurs années chez bienprévoir.fr. Il n’y a pas de secteurs de l’économie qui ne seront pas impactés par la crise actuelle. Cependant, en ce qui concerne les SCPI, pour les plus importantes, elles seront protégées contre la suspension du versement des loyers. Souvent leurs locataires sont de grandes entreprises mondiales, voire des institutions publiques de premier plan. Il s’agit même du contraire : le gouvernement a appelé les grandes entreprises, souvent celles locataires des SCPI, à accélérer le paiement des factures à leurs fournisseurs, pour éviter les défaillances en chaines. Ce sont donc bien les petites SCPI de petites capitalisation, qui louent à des PME et TPE qui pourraient souffrir durant les prochains trimestres. Il est probable également que certaine SCPI exposées à de petits marchés hors zone euro, voient leur rendement fortement chuter dans les mois et années qui viennent. Ces SCPI n'ont pas été recommandées par bienprévoir.fr.   En outre, les SCPI les plus robustes ont engrangé ces dernières années des réserves (Report À Nouveau) qui vont parfois jusqu’à parfois 3, 4 voire 6 mois de loyers. Ce report à nouveau, leur permettra de soutenir la distribution de dividendes un certain temps.  Distinguons ainsi deux catégories :

Ces SCPI sont peu exposées à une pause sur le versement des loyers.

 
À retenir :
  • les SCPI tertiaires à grandes capitalisations ou orientées immobilier de santé ne devraient pas souffrir et bien résister, d’autant plus qu’elles ont engrangé des réserves,
  • les SCPI de petites capitalisations, hôtellerie ou investies dans des zones géographiques secondaires parfois hors zone euro, risquent de souffrir,
  • les SCPI qui traverseront le mieux la crise sont celles qui ont su conserver des réserves. Certaines, souvent les plus agressives commercialement, n’ont pas constitué de réserves. 
 

 Les SCI de rendement :

  L’offre est plus récente que celle des SCPI. Ces SCI sont plus accessibles car moins chargées en frais, et la plupart du temps uniquement accessibles en assurance-vie. Il s’agit également de produits de long terme, comme les SCPI, mais elles restent plus liquides et leur horizon de placement peut être plus court que les SCPI. Les SCI de rendement sont également, par construction, plus volatiles que les SCPI, car elles contiennent souvent des poches de foncières cotées (maximum 10%). En conséquence, ces SCI restent légèrement corrélées aux marchés financiers.   Ces SCI sont soumises aux mêmes orientations que les SCPI en fonction des secteurs d’investissement mais :   Après avoir fait le tour de quelques sociétés de gestion, celles-ci nous indiquent :  
À retenir :
  • les SCI résistent bien à la crise actuelle et sont peu exposées aux marchés financiers, même si elles le sont nécessairement plus que les SCPI, pour offrir une liquidité plus forte,
  • les performances des SCI devraient tout de même être en ligne avec leurs objectifs de rendement,
  • l’exposition aux foncières cotées existe pour certaines des SCI de rendement, mais reste limité et pourrait avoir un impact faible sur leurs valorisations à terme.
   

 Les OPCI

Dans l’univers de la pierre papier, les OPCI sont les véhicules les plus liquides, mais également les plus volatils, car par construction, pour rester liquides, ils possèdent une poche d’actifs financiers, qui selon la stratégie du fonds est plus ou moins exposée aux marchés financiers (portefeuilles d’actifs financiers, foncières cotées…)    
À retenir :
  • Les OPCI risquent de subir plus amplement la crise sur les marchés, mais leur poche immobilière devrait bien résister,
  • les performances 2020 risquent d’être nettement moins bonnes que 2019, mais il s’agit pour rappel d’un investissement à long terme. Si la crise est provisoire, mais le choc certain, les OPCI pourraient délivrer une performance plus faible qu’en 2019 mais une fois la crise passée, reprendre une place intéressante en terme de rendement,
  • une stratégie opportuniste d’achat d’OPCI pourrait avoir du sens, une fois que les valorisations auront baissé, baisse liée à leurs poches financières dépréciées.
 

Conclusion :

     
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