Nouvel investisseur : les règles essentielles pour faire sa rentrée !


Mis à jour le: 12/09/2025 à 09h35 par bienprévoir.fr

Débuter en investissement représente une étape cruciale dans la construction d’un patrimoine. Cette démarche nécessite une approche méthodique et une compréhension claire des mécanismes financiers. Les premiers pas d’un investisseur déterminent souvent sa réussite future, d’où l’importance de maîtriser certaines règles fondamentales. En cette rentrée scolaire 2025, les épargnants novices peuvent se comparer à des écoliers devant apprendre à maîtriser les grands principes de l’investissement avant de se lancer.

 

Distinguer investissement et spéculation pour débuter sainement

 

L’investissement : un engagement à long terme

 

Investir consiste à mettre à disposition des acteurs économiques des ressources financières dans le but d’accroître le stock de biens productifs. Cette approche diffère fondamentalement de la consommation qui vise uniquement à subvenir à un besoin immédiat. L’investissement a pour objectif de faire fructifier son capital en finançant des entreprises, des collectivités ou des projets immobiliers.

 

Les pièges de la spéculation

 

La spéculation est une opération financière ayant pour objectif de gagner de l’argent sur les fluctuations du prix de marché (souvent à court terme). Contrairement à l’investissement productif, elle constitue un pari sur l’évolution future des cours. Les nouveaux investisseurs doivent éviter cette approche risquée, particulièrement lorsqu’ils ne maîtrisent pas encore les fondamentaux. Ils disposent en général d’une information tronquée par rapport à des intervenants plus aguerris et ont de ce fait une espérance de gain peu attractive.

 

Comprendre le couple risque-rentabilité

 

Une relation incontournable

 

Aucun placement ne propose un rendement élevé sans contrepartie. La rentabilité s’apprécie toujours au regard de la prise de risque. Un actif sans risque propose généralement un rendement compris entre 1,5 % et 3,5 % en 2025 (livrets, fonds euros). Les promesses de rendements exceptionnels « garantis sans risque » constituent des signaux d’alarme à prendre au sérieux. Ils émanent parfois d’acteurs peu scrupuleux, voire de véritables escrocs.

 

Se méfier des biais cognitifs

 

Les investisseurs débutants restent particulièrement vulnérables aux biais cognitifs. Le biais rétrospectif pousse à croire qu’un événement passé était prévisible (principe du « back trading »), tandis que le biais moutonnier incite à suivre les tendances médiatiques sans analyse critique. La combinaison entre biais moutonnier et biais rétrospectif peut entraîner de nombreux investisseurs débutants en plein cœur de bulles spéculatives. Il n’existe pas de timing d’investissement idéal. « Le meilleur moment pour investir était hier, le deuxième meilleur moment est aujourd’hui », nous dit le célèbre dicton boursier ! Attendre pour investir ne sert donc à rien, il y a même un coût d’opportunité à ne rien entreprendre. Inversement, se précipiter sur un actif en considérant que demain il sera trop tard ne crée pas de valeur à long terme. C’est même plutôt l’inverse car on a souvent tendance à acheter ce qui s’est apprécié dans un passé récent et qui est donc devenu cher.

 

Définir ses objectifs et son horizon de placement

 

Clarifier ses intentions d’investissement

 

Savoir pourquoi vous investissez vous aidera à créer le plan de placement qui vous conviendra le mieux. Les objectifs peuvent varier en fonction de votre âge, de votre situation professionnelle ou familiale : faire fructifier son argent, constituer un fonds de retraite, financer un projet immobilier, générer des revenus complémentaires potentiels ou financer les études des enfants, etc. Votre plan d’investissement peut évidemment combiner plusieurs objectifs avec différents horizons de temps.

 

L’importance de l’horizon temporel

 

Si vous êtes un nouvel investisseur avec un long horizon temporel, vous disposez de plus d’années pour potentiellement profiter des effets de la capitalisation sur vos rendements. L’horizon de placement contribue à déterminer le niveau de volatilité acceptable et influence directement la stratégie d’allocation d’actifs. On observe statistiquement sur les classes d’actifs les plus risquées -comme les actions- que le risque de perte diminue fortement avec la durée de détention (source : LesMeilleursfonds.com, étude réalisée début 2021 sur l’indice MSCI Monde dividendes réinvestis en USD sur la période 1950-2017. Les performances passées ne présument pas des rendements à venir).

 

L’avantage de commencer tôt dans l’épargne

 

Débuter son épargne précocement constitue l’un des leviers les plus intéressants de constitution de patrimoine. Les intérêts composés permettent aux gains générés de produire eux-mêmes des revenus, créant un effet « boule de neige » d’autant plus marqué que la durée est longue. Un investisseur qui débute à 25 ans avec 100 euros par mois disposera à 65 ans d’un capital plus de 4 fois supérieur à celui qui aurait commencé à 50 ans avec le même montant mensuel (hypothèse d’un taux de rendement annuel net constant de 4% sur l’épargne investie, ne présume pas du rendement effectif obtenu dans les conditions réelles de marché). Cette mécanique temporelle explique pourquoi même de petites sommes investies régulièrement peuvent générer des montants potentiellement significatifs sur le long terme. Le facteur temps compense en partie la modestie des montants initiaux, rendant l’investissement accessible dès le début de la vie active.

 

À chaque objectif son horizon de temps

 

L’horizon de placement varie selon la nature des projets envisagés. Cette dimension temporelle détermine les supports d’investissement appropriés et le niveau de risque acceptable :

  • Court terme (moins de 3 ans) : Les objectifs à court terme nécessitent une disponibilité immédiate des fonds et une préservation du capital. Les livrets d’épargne, les comptes à terme ou les fonds monétaires peuvent convenir à ces besoins.
  • Moyen terme (3 à 8 ans) : Pour des projets comme l’acquisition d’une résidence principale ou le financement d’études, une approche mixte peut être envisagée. L’assurance-vie avec une répartition entre fonds euros et unités de compte permet de concilier sécurité et potentiel de rendement, tout en impliquant une acceptation de la part de risque de perte en capital.
  • Long terme (plus de 8 ans) : La préparation de la retraite ou la constitution d’un patrimoine de transmission autorise une prise de risque plus importante. Les actions, l’immobilier via les SCPI ou les fonds diversifiés peuvent trouver leur place dans cette allocation, moyennant l’acceptation par l’épargnant d’une prise de risque plus élevée de perte en capital, et le cas échéant d’une liquidité amoindrie.

Cette segmentation temporelle évite les erreurs d’allocation qui consistent à placer des fonds nécessaires à court terme sur des supports volatils, ou inversement, à maintenir une épargne de long terme sur des placements peu rémunérateurs.

Constituer une épargne de précaution préalable

 

Un prérequis essentiel

 

Avant d’investir dans des actifs risqués, il convient de disposer d’une épargne de sécurité. Le montant d’épargne de précaution recommandé par la plupart des experts est d’au moins 3 mois de dépenses (ou 3 mois de salaire). Cette réserve évite de devoir liquider prématurément ses investissements en cas d’imprévu. On illustre souvent ce compartiment sécuritaire comme la base d’une pyramide d’investissements allant du moins risqué au plus risqué (le sommet).

 

Les supports adaptés

 

Cette épargne de précaution doit être placée sur des produits à capital garanti offrant une liquidité immédiate : livrets bancaires, assurance-vie en fonds euros (jusqu’à 70.000 € garantis par l’Etat en cas de défaut de l’assureur) ou comptes d’épargne rémunérés.

 

Diversifier son portefeuille pour limiter les risques

 

Le principe de la diversification

 

L’objectif de la diversification est d’investir dans plusieurs types d’actifs de sorte que les pertes potentielles des uns soient comblées par les gains des autres. On joue sur le principe de décorrélation entre les actifs. Cette martingale n’est pas magique mais elle limite l’exposition aux risques spécifiques d’un secteur ou d’une zone géographique particulière. En cas de crise systémique, on observe en revanche une re-corrélation des actifs entre eux. Ce phénomène rend l’approche de diversification moins efficace.

 

Les dimensions de la diversification

 

Une diversification efficace implique de jouer sur plusieurs paramètres :

• Les zones géographiques pour réduire les risques politiques et économiques

• Les types d’actifs (actions, obligations, immobilier) selon leurs caractéristiques propres

• Les secteurs d’activité pour éviter les risques d’obsolescence technologique ou d’accident industriel

 

Choisir ses premiers placements avec discernement

 

L’immobilier : un secteur à appréhender avec prudence

 

L’immobilier reste le placement préféré des Français, mais présente des contraintes spécifiques. L’immobilier nécessite une gestion particulièrement chronophage et parfois complexe à mettre en œuvre pour un profane. Les débutants peuvent s’orienter vers la « pierre papier » via les SCPI ou le crowdfunding immobilier pour diversifier sans contrainte de gestion. Le choix de ces supports implique d’accepter des frais supplémentaires, et une durée d’investissement de 8 à 10 ans minimum.

Concernant les SCPI, il convient de rappeler que l’investissement comporte un risque de perte en capital. Il s’agit d’un placement à long terme. Les revenus ne sont pas garantis et dépendent des conditions du marché immobilier. La liquidité est limitée. Le crowdfunding immobilier présente également un risque de défaut.

 

L’assurance-vie en gestion pilotée : une solution adaptée

 

L’assurance-vie en gestion pilotée constitue une option pertinente pour les débutants. Cette approche permet de déléguer la gestion à des professionnels (en contrepartie de frais) tout en bénéficiant des avantages fiscaux de l’assurance-vie après huit ans de détention. Elle nécessite au préalable de définir et faire valider son profil investisseur (prudent, équilibré, dynamique).

 

Éviter les pièges courants du débutant

 

Se méfier des effets de mode

 

Certains placements deviennent populaires grâce aux médias, à l’appui de célébrités ou simplement parce qu’ils sont nouveaux. Les nouveaux investisseurs doivent résister aux sirènes des placements « tendance » et privilégier une approche rationnelle basée sur l’analyse fondamentale.

 

Vérifier les autorisations avant d’investir

 

Toute personne ou entreprise qui tente de vous vendre des placements ou de vous fournir des conseils en matière d’investissements doit être inscrite auprès des autorités financières pour le faire (Autorité des Marchés Financiers, ACPR). Le vérifier est un préalable à tout investissement. Cela constitue une protection indispensable contre les fraudes et autres escroqueries.

 

Maîtriser les frais et suivre ses performances

 

L’impact des frais sur la rentabilité

 

Il est important de comprendre les frais que vous payez lorsque vous investissez, car ils peuvent réduire votre rendement global. Ces coûts incluent les frais d’entrée, de gestion, d’arbitrage et de sortie selon les produits choisis. Les frais de gestion peuvent sembler faibles en rythme annuel mais leur cumul sur une longue période s’avère pénalisant en termes de performance.

 

Le suivi régulier des investissements

 

Une façon de bien surveiller vos frais est de consulter vos relevés de compte. Cette pratique permet de vérifier l’exactitude des opérations et de comprendre l’évolution de son patrimoine.

 

Privilégier la discipline sur l’émotion

 

Résister aux fluctuations du marché

 

Bien que ce soit plus facile à dire qu’à faire, il vaut mieux vous fier à vos objectifs et à votre budget plutôt qu’à vos émotions. Les marchés financiers connaissent des phases de hausse et de baisse qui ne doivent pas remettre en cause une stratégie d’investissement bien construite. Il faut en particulier éviter de paniquer en cas de forte correction et s’abstenir de vendre à perte sur un coup de tête. Bien au contraire, les habitués de la bourse répètent à l’envi qu’il faut « acheter au son du canon et vendre au son du clairon » (i.e. acheter quand le marché est bas et que les investisseurs sont déprimés, vendre quand le marché est cher et que les nouvelles sont bonnes).

 

L’importance de la constance

 

Un grand nombre d’investisseurs se croient plus forts que la bourse et négocient trop souvent des allers-retours sur leurs titres favoris. Cette attitude court-termiste génère des frais supplémentaires et nuit souvent aux performances à long terme.

 

Débuter avec un budget modeste

 

L’accessibilité de l’investissement

 

Contrairement aux idées reçues, devenir investisseur n’est pas réservé aux personnes fortunées. Certains placements comme les SCPI, le crowdfunding immobilier ou les fonds diversifiés permettent de débuter avec des montants modestes, parfois dès quelques centaines d’euros. L’important est d’investir régulièrement et avec discipline pour se constituer progressivement une épargne solide.

 

L’effet des intérêts composés

 

Plus l’horizon d’investissement est long, plus votre capital fructifie. Commencer tôt, même avec de petites sommes, permet de bénéficier pleinement de la capitalisation des gains sur le long terme.

 

Conclusion

 

Devenir un investisseur avisé demande du temps, de la patience et une approche méthodique. Les règles présentées constituent les fondations d’une stratégie d’investissement durable. Il convient de rappeler que les performances passées ne préjugent pas des performances futures et que de nombreux investissements comportent des risques de perte en capital.

L’accompagnement par un conseiller financier agréé s’avère précieux pour personnaliser sa stratégie selon sa situation et ses objectifs. La construction d’un patrimoine s’inscrit dans une démarche de long terme qui nécessite discipline et régularité plutôt qu’une recherche illusoire de gains immédiats.

 

Cet article ne constitue pas une recommandation personnalisée. Vous êtes invité à consulter la documentation d’information présentant l’ensemble des caractéristiques, des risques et des frais afférents à l’investissement avant toute décision d’investissement. Le traitement fiscal dépend de la situation individuelle de chaque client et est susceptible d’être modifié ultérieurement. Les avantages fiscaux ne doivent pas constituer la seule motivation de votre investissement. Certains investissements peuvent présenter un risque en capital, aucune garantie de rendement. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures. Votre conseiller est à votre disposition pour étudier les placements qui correspondent le mieux à vos objectifs et à votre situation.

Par bienprévoir.fr