Novembre : des marchés pris à contre-pied


Mis à jour le: 17/12/2025 à 21h45 par bienprévoir.fr

Mi-figue, mi-raisin

 

Les marchés financiers ont continué durant le mois de novembre à bouleverser les habitudes des investisseurs, faisant fi de leur saisonnalité habituelle. Après des mois de septembre et d’octobre bien plus porteurs qu’à l’accoutumée, le mois de novembre s’est lui révélé bien décevant alors qu’il s’avère normalement très positif : Le CAC 40 a terminé tout juste à l’équilibre, tout comme les petites capitalisations européennes. L’Amérique n’a pas été mieux servie, alors que le S&P 500 a progressé de 0,2 %*, tandis que le Nasdaq 100 a, lui, souffert des doutes persistants sur la soutenabilité des investissements dans l’intelligence artificielle pour finir en baisse de 1,6 %*. Les marchés émergents ont davantage décroché, finissant le mois en recul de 2,4 %*. Finalement, seul l’indice large européen Stoxx 600 a échappé à la sinistrose généralisée, progressant de 1 %* grâce à un marché suisse qui a bondi de plus de 4 %*, profitant d’un retour en grâce du secteur de la santé, jusque-là fort chahuté.

Avertissement : Les performances passées ne présagent pas des performances futures.

 

Tout est bon sauf les taux longs

Du côté des marchés obligataires, c’est toujours le calme plat avec des obligations d’entreprises globalement en hausse et des obligations souveraines à court terme qui font preuve de résilience. En revanche, les obligations souveraines avec les maturités les plus longues (supérieures à 10 ans) continuent de voir leur taux d’emprunt grimper pour atteindre des plus hauts de 15 ans, alors que les doutes des investisseurs vis-à-vis de la soutenabilité des politiques budgétaires persistent, à l’image d’un déficit que l’on attend élevé aux Etats-Unis ou grandissant en Allemagne. Cette pression haussière sur les taux longs est également alimentée par les spéculations sur le nom du prochain président de la Réserve fédérale américaine, qui doit être désigné en début d’année prochaine par l’administration Trump.

 

La carotte et le bâton

Et alors que jusque-là un nom rassurant comme Christopher Waller, membre du conseil des gouverneurs de la Fed depuis 2020 et économiste orthodoxe semblait tenir la corde, il s’avère finalement qu’un invité inattendu pourrait finalement l’emporter : Kevin Hassett. Actuel président du Conseil économique national des Etats-Unis et l’un des plus proches conseillers économiques de Donald Trump, il est surtout le co-auteur du livre Dow 36 000. Ce livre défend l’hypothèse d’un nouveau paradigme de l’investissement et de marchés actions très sous-évalués. Problème : le livre a été publié le 1er octobre 1999, soit proche du pic de la bulle internet, quand l’indice Dow Jones était en fait situé autour de…. 10 000. Cette orthodoxie limitée s’est ensuite confirmée dans son rôle de conseiller spécial de Donald Trump en 2020 durant la crise du Covid, qui a abouti à l’introduction d’un tsunami de liquidités dans l’économie réelle et provoqué l’épisode inflationniste qui s’en est suivi en 2022. Il est aujourd’hui partisan d’une politique très agressive de réduction des taux directeurs, comme le président des Etats-Unis. Les marchés craignent logiquement que cette approche sans nuance d’un point de vue monétaire puisse provoquer une nouvelle accélération de l’inflation. On passera donc les fêtes avec cette incertitude latente…

 

 

Commentaire réalisé par Eres Gestion, décembre 2025

*Source : Bloomberg Europe à la date du 30 novembre 2025.

Les informations présentées dans cet article ont un caractère purement informatif et ne constituent en aucun cas une recommandation personnalisée d’investissement ou un conseil financier adapté à votre situation personnelle. Elles ne remplacent pas l’analyse de votre conseiller, qui reste seul habilité à déterminer les produits et stratégies adaptés à vos objectifs, votre profil d’investisseur et votre tolérance au risque. Certains investissements peuvent présenter un risque en capital, aucune garantie de rendement. Les performances passées ne préjugent pas des performances futures.

 

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