Baisse de l’Euro, un phénomène durable ? – Actualité des marchés financiers


Mis à jour le: 22/10/2014 à 15h53 par Vincent Cudkowicz

Ces derniers jours, nous avons pu observer un regain de tensions et une remontée de l’aversion au risque en Ukraine suite au crash de l’avion de la Malaysia Airline. La pression exercée par la communauté internationale sur la Russie pour qu’elle use de son influence sur les indépendantistes ukrainiens pour faire retomber la pression semble porter ses fruits. L’intervention américaine a encore une fois été décisive avec une nouvelle vague de sanctions contre la Russie alors qu’en Europe il est encore difficile de trouver une position commune tant les intérêts économiques divergent entre chaque pays. Des sanctions pourraient être prises pour des secteurs économiques clés ainsi qu’un accès restreint aux capitaux européens.

En Europe justement, l’Euro continue progressivement de baisser et pas seulement face au dollar (en dessous de 1.35), puisque la monnaie unique se déprécie face à l’ensemble des monnaies. L’accélération de la reprise économique en Europe s’essouffle tant du point de vue de l’’activité économique que de la mise en place des réformes structurelles. L’Allemagne vient de publier une croissance nulle pour le 2ème trimestre 2014 d’après la banque centrale allemande. Les avancées institutionnelles et structurelles sont désormais plus timides et l’espérance de rendement en Europe du Sud pour les investisseurs ont fortement diminué. De plus, selon la BCE, les banques centrales asiatiques ont ralenti le rythme de diversification de leur réserve de change. Alors que la situation se stabilise dans les pays émergents, les flux en provenance de ces régions ont également fortement diminué. Il se pourrait donc que cette dépréciation progressive
de l’Euro perdure sur la durée pouvant même s’accélérer avec l’inflexion de la politique monétaire prévue par la FED.

Aux Etats-Unis, le marché de l’emploi poursuit son redressement comme l’affirme une note de la banque centrale américaine relevant une amélioration sur de nombreux points. Le nombre de chômeurs de plus de 6 mois s’est fortement réduit, le taux de participation se stabilise même si il reste à un niveau élevé et la capacité à trouver un emploi stable s’améliore pour les chômeurs de longues durées. Cette amélioration sème encore d’avantage le doute sur les réelles intentions de la FED et sur son calendrier pour mettre en place sa politique de remontée progressive des taux directeurs.

La dépréciation de l’Euro, même si celle-ci est lente et la combinaison d’une prise en compte de la faiblesse économique de la zone par les investisseurs, de la réduction des flux en provenance de l’étranger et d’un ralentissement de la mise en place des réforme structurelles. Cette baisse de la devise pourrait se poursuivre, voire même s’accélérer lorsque la FED décidera de remonter ses taux. Sur ce dernier point, le calendrier reste flou mais cela devrait ne pas se produire avant 2015.

Par Vincent Cudkowicz

Directeur Général, co-fondateur