bienprévoir.fr analyse les mesures économiques du programme de F. Hollande et les impacts pour les Français.


Mis à jour le: 05/07/2018 à 10h26 par Vincent Cudkowicz

Hier matin, François Hollande présentait ses engagements et les détails de son programme.
Ces engagements font la part belle à la recherche de la stabilité financière de l’Etat, et aux négociations avec le monde financier.

Quel impact auront ces propositions pour les Français, leur épargne et leurs économies à long terme ?

Régulièrement, Vincent Cudkowicz, Directeur Général de bienprévoir.fr vous livrera son analyse des propositions faites par les candidats, au fur et à mesure de leurs présentations.
Ce décryptage prendra la forme d’un tableau récapitulatif (ci-dessous), suivi d’une analyse plus détaillée, par proposition.

Tableau récapitulatif des mesures PS et de leur impact sur l’épargne des Français :

 

mesure positive mesure neutre mesure négative
Détails de l’analyse de Vincent Cudkowicz,
Directeur Général de Bienprévoir.fr

1. Relèvement du plafond du Livret A:
Doubler le plafond du Livret A actuellement à 15 300€ n’aurait pas l’impact attendu, qui est de « garantir l’épargne populaire ».

En effet, on estime que seuls 5 à 10% des Livrets A détenus par les Français atteignent leur plafond actuel.

Une telle mesure pourrait éventuellement drainer quelques milliards supplémentaires vers ce placement, mais ne modifierait pas structurellement le paysage de l’épargne française.

Pour l’épargnant voulant préparer sa retraite, le Livret A n’est pas du tout adapté : peu rémunérateur, et même avec un plafond doublé, il ne permettrait pas de se constituer une épargne suffisante pour penser à ses « vieux jours ». Le risque d’une telle mesure serait de dénaturer l’usage de ce placement, qui doit rester un produit d’épargne de précaution. L’épargne en vue de la retraite doit plutôt être répartie et diversifiée entre assurance vie et immobilier, dans l’idéal.

2. Augmenter la rémunération du Livret A :
Attention, cette proposition n’est pas forcément tenable, car augmenter le livret le plus populaire de France plus que l’inflation est une dépense supplémentaire pour l’état, et cela creuse donc le déficit…

3. Créer un livret d’épargne Industrie :
Cette proposition rassemble le programme PS et les propositions présidentielles de Sarkozy sur le fond.

Sur la forme, le Président imagine renforcer la contribution publique au FSI pour aider au développement des PME ; le candidat PS souhaite que les LDD (Livrets Développement Durable) deviennent un produit d’épargne spécifique pour financer les PME, en doublant leur plafond (de 6 000 à 12 000 €).

Cela pourrait être une opportunité d’épargne complémentaire intéressante pour les Français, sous réserve de connaitre la fiscalité et les conditions attachées à ce programme.
Principal atout de la proposition Hollande : un accès plus direct aux projets d’entreprises.

Le FSI ne donne en effet pas accès directement à l’épargnant Français à des projets d’entreprises clairement identifiés, puisque c’est essentiellement via la Caisse de Dépôt que le FSI est financé.

Mais ces détails resteront à voir lorsque les projets seront établis plus clairement, d’un côté comme de l’autre.

4. Plafonnement / suppressions des niches fiscales :
La mesure d’aide au financement des PME Françaises risque d’être contrebalancée par une autre proposition : plafonner les niches fiscales à 10 000€, et en supprimer une grande partie. Les fonds de financement des PME hexagonales et européennes (FCPI et FIP) en seraient les premières victimes…

Les FIP/FCPI collectent annuellement environ 1 milliard d’€ et les versements moyens sont de l’ordre de 7 000€.

Le FSI, quant à lui, est doté de 20 milliards et possède plus de 6 milliards de liquidité.

On évalue le besoin en fonds propre des PME Françaises à environ 10 milliards d’euros (selon le ministère de l’économie).

Il y a donc effectivement un besoin de financement supplémentaire d’au moins 4 milliards d’euros, mais comparé à la collecte annuelle en assurance vie, cela n’est pas grand chose (145 milliards en 2010).

Quelle que soit finalement la mesure prise pour encourager l’épargne des Français à se tourner vers les fonds propres des PME, l’enjeu est faible et ne permettra pas de drainer massivement l’épargne en vue de la préparation de leur retraite.

5. Interdiction des produits toxiques
Cette proposition reste trop vague, et il faudra attendre ce que le projet entend par « produits toxiques ».

En effet, il n’existe pas de définition stricte du terme ; s’attaquer à la régulation des compositions des produits d’emprunt est un travail complexe et assez long…

6. Séparer les activités bancaires de dépôt et de financement
L’objectif est notamment de protéger l’épargnant et son patrimoine. Effectivement, c’est une solution viable, que certains pays ont déjà appliqué. Mais il existe plusieurs façons de faire, plus ou moins stricte. François Hollande ne semble pas vouloir scinder totalement les activités. Il souhaite simplement ériger les pare-feux pour protéger le patrimoine des Français

7. Taxe sur les transactions financières européennes :
Cette mesure, qui n’est pas sans rappeler la proposition du Président Sarkozy, doit évidemment être décidée dans une dynamique européenne, voire mondiale globale ; si elle est appliquée à un niveau franco-français voir franco-allemand seulement, l’impact serait négatif uniquement pour les épargnants français et allemands. Cela positionnerait la place de Londres définitivement à l’avant-poste de la finance européenne.

Les scenarii envisagés par François Hollande (même s’il manque encore des informations sur le montant et l’assiette de la taxe) ou Nicolas Sarkozy, s’ils sont coordonnés, ne menaceront pas les revenus de l’épargne des Français.

Rappelons toutefois que jusqu’en 2008, il existait une taxe de bourse de 0,3 à 0,15% selon le montant, qui a été supprimée par le premier gouvernement Sarkozy.
Au Royaume-Uni, il existe toujours un droit de timbre de 0,5% sur l’ensemble des transactions boursières.
Personne n’a donc rien inventé ces derniers mois…

8. Agence de notation européenne :
Cette proposition, n’aurait de notre point de vue aucun impact sur la situation et l’appréciation de la dette Française actuelle. Il s’agirait d’abord d’une mesure de politique internationale, car elle doterait l’Europe d’un instrument de notation face à des institutions dominées par les américains (Moody’s, S&P et Fitch…).

Il est évidement fort à parier que la lecture de la situation économique de la zone euro faite par cette agence européenne ne serait certainement pas différente de celle des principales agences actuelles. Les agences américaines n’ont d’ailleurs pas fait preuve de clémence avec la note de leur pays…
L’impact d’une telle agence n’aurait donc aucune conséquence, ni pour les Etats, ni pour les épargnants.

En conclusion :
Ces propositions n’impacteront que peu les Français ; excepté dans la mesure où aucun engagement n’est donné pour faire baisser le niveau d’endettement de la France…

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Par Vincent Cudkowicz

Directeur Général, co-fondateur