Edito du mois : Bon anniversaire à la BCE !
Publié la première fois le: 30/05/2023 à 15h26
Mis à jour le: 30/05/2023 à 15h40
par Jonathan Levy
La Banque Centrale Européenne (BCE) a été mise en place il y a 25 ans, le 1er juin 1998.
Nettement plus jeune que sa consœur la FED aux US, créée en 1913, qui a dû faire face à d’innombrables crises monétaires et financières (1ère et 2nde guerres mondiales, crise de 1929, les deux chocs pétroliers de 1974 et 1979, krach boursier d’octobre 1987, éclatement de la bulle internet en 2000, …), la BCE n’est pas en reste, et a aussi connu une période intense avec une succession de plusieurs graves crises économiques et financières qui l’ont définitivement installée dans la cour des grandes banques centrales mondiales. Mais aujourd’hui un nouveau défi se présente à la BCE, avec la problématique de la forte inflation que nous connaissons : sa réponse est-elle appropriée ? Sommes-nous proches de la fin du cycle de resserrement monétaire qui laisserait augurer d’une phase haussière des marchés financiers ?
La mise en place de la BCE est la conséquence de la création de la monnaie unique prévue dans le traité de Maastricht en 1992. Ainsi, depuis le 1er janvier 1999, la BCE définit et met en place la politique monétaire de la zone euro, avec pour mission principale de maintenir la stabilité des prix. Si depuis 2003, elle visait une inflation proche de, mais inférieure à 2%, elle a modifié son approche en 2021 en fixant le niveau de 2% d’inflation non plus comme un plafond, mais comme une cible à atteindre. Elle admet ainsi que les écarts négatifs (concrètement la déflation) sont aussi préjudiciables pour l’économie que la forte inflation.
Les premières années de la BCE n’ont pas été de tout repos, avec la crise liée à l’éclatement de la bulle internet dès sa 2ème année d’existence. Elle a bien sûr géré aussi, comme la FED, la crise des subprimes de 2007 / 2009, mais c’est surtout à partir de 2010 qu’elle a dû gérer la première crise pour laquelle la zone euro en était la cause : la crise des dettes souveraines de la zone euro a commencé en 2010 avec la Grèce, puis s’est ensuite étendue à tous les pays d’Europe du Sud en 2011 / 2012. Le risque de fragmentation de la zone euro apparaît, et les marchés financiers craignent le défaut d’un Etat membre. On redoute alors l’éclatement de la zone, et la fin de la monnaie unique.
On peut aisément dire que la BCE a sauvé l’euro en 2012, grâce à cette phrase devenue célèbre, prononcée par Mario Draghi en juillet 2012 : « la BCE est prête à faire tout ce qu’il faut pour sauver l’euro, et croyez-moi, cela sera suffisant ». Grâce à ces quelques mots, et surtout l’arsenal monétaire mis en place dans la foulée, l’euro est ressorti renforcé de cette crise. La monnaie unique est à présent plébiscitée par une écrasante majorité des européens (80% de la population de la zone euro pensent que la monnaie unique est bon pour l’Europe, et 70% pour leur propre pays, selon un sondage qui date de 2021 – source )
Il est manifeste que la BCE s’est construite dans les crises, et aujourd’hui elle a acquis la crédibilité pour affronter la situation actuelle marquée par une forte poussée de l’inflation en zone euro. Comme le disait Jean Monnet, avec beaucoup de prémonitions, « l’Europe se fera dans les crises et elle sera la somme des solutions apportées à ces crises ». La BCE en est clairement la preuve.
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