Contraste entre les croissances européennes et américaines …


Mis à jour le: 10/07/2018 à 15h10 par Chaguir Mandjee

EDITO

Les chiffres du PIB de la zone euro pour le 1er trimestre ont constitué une bonne surprise avec un accroissement de 0,6% par rapport au trimestre précédent et de 1,6% sur un an. La croissance est soutenue par une demande domestique solide qui profite des gains en pouvoir d’achat des ménages dans un environnement d’inflation faible qui se combine à une accélération du recul du chômage. Grâce à des carnets de commande plus fournis, les entreprises ont augmenté leurs investissements, ce qui permet d’avoir une croissance de plus en plus auto-entretenue. Ces chiffres favorables contrastent fortement avec la nouvelle déception du début d’année aux Etats-Unis. En glissement annuel, le taux de croissance américain n’est plus que de 1,9% contre 2,9% un an plus tôt. Ainsi, le fossé se réduit entre les croissances américaines et européennes.

Aux Etats-Unis, Dennis Lockhart, le Président de la Fed d’Atlanta, a indiqué qu’une hausse des taux directeurs en juin était une option réelle et qu’il était temps que la banque centrale prépare les marchés financiers à cette éventualité. Le président de la Fed de San Francisco, John Williams, s’est lui aussi déclaré en faveur d’une poursuite du resserrement monétaire en juin. Toutefois, ils insistent tous deux sur la dépendance aux statistiques économiques publiées d’ici la prochaine réunion mais demeurent confiants dans la capacité de l’économie américaine à accélérer.

En Chine, les premiers indices d’activité PMI pour le mois d’avril confirment l’idée d’une stabilisation de l’activité. Les indices PMI pour le mois d’avril publiés par les autorités chinoises, sont ressortis quasi-stables à 50,1 points dans le secteur manufacturier et 53,5 pts dans le secteur des services. Ils restent au-dessus du seuil critique des 50 points, signe que la croissance continue de se stabiliser en Chine.

En Grèce, le plan de sauvetage devrait être adopté, et ce, malgré l’instabilité politique. Ces développements devraient être suivis par une réorganisation de la dette, la levée du contrôle des capitaux et une reprise économique.

Enfin, au Japon, les impacts négatifs de la vigueur du yen sur l’économie inquiètent les autorités. En effet, depuis la dernière réunion de la BoJ et sa non décision, les investisseurs se sont concentrés sur la devise nippone. Sur les 9 devises majeures, les positions longues les plus importantes sont sur le Yen. Ainsi, le gouvernement pourrait prendre de nouvelles mesures pour freiner l’appréciation du yen a déclaré le ministre des finances, tant ce mouvement dégrade la compétitivité des entreprises exportatrices nippones. Sur un an, la hausse du yen atteint 14% face aux principales devises du jamais vu depuis 2010. Cependant, ces mesures d’intervention pour agir sur les marchés des changes viendraient contredire les promesses faites au G20 d’éviter toute dévaluation compétitive.

Par Chaguir Mandjee

Directeur Général de Haas Gestion