De nombreux facteurs positifs pour les marchés


Mis à jour le: 01/06/2016 à 15h18 par Chaguir Mandjee

Les pays du G7 se sont réunis le weekend dernier au Japon avec comme objectif d’éviter une guerre monétaire entre les banques centrales. Le cas du Japon était au coeur des discussions, en effet, depuis le début de l’année le yen s’est apprécié de plus de 10% face au dollar et ce, malgré une politique accommodante.

La Banque du Japon est prête à intervenir de nouveau sur le marché des changes (H. Kuroda a confirmé ce matin le 25 mai 2016 devant le Parlement que l’institution assouplirait sa politique monétaire si le pays était confronté à une appréciation de sa monnaie telle que ceci réduirait la capacité de l’inflation à remonter vers 2%), mais attendra de connaitre à la fois l’impact du passage en territoire négatif des taux directeurs et la décision de la Fed en juin. En effet, une hausse des taux aux USA pourrait faire baisser le yen grâce à l’appréciation du dollar.

Selon Eric Rosengren, le Président de la Fed de Boston, les conditions sont quasiment réunies pour une hausse des taux directeurs en juin. Le rebond de l’économie américaine, l’amélioration des conditions financières et la hausse du pétrole ont rassuré les membres de la banque centrale. Les chiffres récents sont également encourageants, les ventes de maisons neuves aux Etats-Unis sont ressorties très largement au-dessus du consensus, la plus grosse surprise depuis 2007. Ceci, grâce à l’amélioration du marché de l’emploi et les meilleures conditions de crédit. Le Brexit reste cependant un des facteurs qui pourrait être à l’origine d’un nouveau report.

Pour la BCE, le resserrement monétaire américain serait à l’image du Japon une nouvelle positive dans un contexte où la croissance stagne à cause de la contribution négative du commerce extérieur liée en partie au rebond de la monnaie unique.

En Europe, on observe la reprise progressive de l’investissement mais une croissance toujours lente. De plus, les risques politiques sont nombreux, plusieurs pays sont actuellement dans l’incapacité de constituer des gouvernements politiques ayant une assise forte, au Portugal, en Irlande mais aussi en Espagne (nouvelles élections le 26 juin). Sans compter à court terme les incertitudes autour du Brexit. La BCE reste extrêmement prudente dans ce contexte, et poursuit son programme d’assouplissement monétaire en assurant qu’il lui reste de nombreux outils à disposition en cas de nécessité. La BCE accentue d’avantage la divergence de politique monétaire avec les Etats-Unis, et espère pouvoir profiter d’un recul de la parité euro/dollar d’ici la fin de l’année, qui viendra en soutien de la croissance et de l’inflation.

Par Chaguir Mandjee

Directeur Général de Haas Gestion