Edito du mois : Le nouveau paradigme de l’épargne


Mis à jour le: 30/09/2020 à 13h16 par Jonathan Levy

Edito du mois - Septembre 2020 - FED

La banque centrale américaine, la FED, a réalisé une véritable révolution en septembre en annonçant une nouvelle stratégie en matière de politique monétaire. Sous certaines conditions, elle va s’autoriser à laisser filer l’inflation au-dessus de la sacro-sainte limite de 2% qu’elle visait jusqu’à présent. Si cette décision a peu d’impact à court terme, tant l’inflation est basse aujourd’hui, elle aura d’énormes répercussions à moyen – long terme.
Les épargnants doivent l’anticiper et prendre en compte ce nouveau paradigme dès maintenant dans leur décision d’investissement.

 

Dorénavant, la FED ne raisonnera plus sur le niveau d’inflation en vigueur, mais sur l’inflation moyenne sur une certaine période. Ainsi, si l’inflation est inférieure à 2% pendant un certain temps (ce qui est le cas aujourd’hui), elle visera une inflation au-dessus de 2% pendant une certaine durée. Concrètement, cela veut dire que la FED maintiendra une politique monétaire accommodante même si on dépasse la cible actuelle de 2%. Elle rajoute également qu’elle ne regardera plus uniquement le taux de chômage, mais elle évaluera le marché de l’emploi au sens large, en intégrant par exemple d’autres indicateurs comme par exemple le taux d’emploi. Là encore, tant qu’il n’y aura pas d’émergence de pressions inflationnistes au niveau des salaires, la politique monétaire restera très accommodante.

La conséquence de cette nouvelle politique est le maintien des taux d’intérêt à un niveau bas pendant une très longue période aux États-Unis.

 

Qu’en est-il pour la l’Europe et la France en particulier ?

 

La banque centrale européenne, la BCE, n’a pas emboité le pas à la FED, elle n’a rien annoncé de similaire. Mais il est à peu près certain qu’elle sera contrainte d’agir comme la FED. La situation américaine reste malgré tout plus vigoureuse qu’en Europe. Il est donc peu probable que la BCE puisse relever ses taux d’intérêt avant la FED. Cela aurait un impact sur l’euro qui remonterait fort par rapport au dollar, rendant l’économie européenne moins compétitive et provoquant une forte baisse de l’inflation.
Il est donc fort à parier que les taux d’intérêts resteront également durablement bas en Europe et en France.

Cette nouvelle stratégie marque un tournant dans la politique des banques centrales : dorénavant, elles redoutent plus la déflation que l’hyper inflation. Ce risque est certes accentué par la crise économique actuelle provoqué par le Covid, qui a généré une forte dégradation de la demande et de l’offre. Mais, en réalité, le risque de déflation est antérieur à la crise du Covid, et est d’ordre structurelle : vieillissement de la population, baisse de la productivité, excès d’épargne, …).

Ainsi, tout est fait pour que le détenteur d’obligations publiques ne gagne plus rien aujourd’hui. Le taux de l’OAT à 10 ans (l’obligation émise par l’État français) est négatif depuis quelques mois à – 0,30%. Toutes les stratégies assises sur les taux obligataires ne sont plus opportunes dans le contexte actuel. Il en est ainsi des fonds en euros des contrats d’assurance-vie, investis principalement en obligations, et dont le taux moyen pourrait atteindre à peine 1% en 2020, avant de continuer à baisser les années suivantes.

La stratégie la plus pertinente pour ceux qui acceptent de prendre un risque en capital est d’investir en immobilier. En effet, cette classe d’actif présente deux avantages pour les épargnants : le rendement reste sur un niveau élevé, il devrait être supérieur à 4% pour les SCPI (Sociétés Civiles de Placement Immobilier) en 2020 ; il offre une protection contre l’inflation qui est un risque à terme pour les épargnants, notamment pour les retraités. Les SCPI, disponibles en direct ou dans le cadre de l’assurance-vie répondent parfaitement aux besoins de nombreux investisseurs. Elles permettent d’investir en immobilier tout en diversifiant son patrimoine, quel que soit le montant à placer : immobilier de santé, bureaux, logistique, international, …

Les nouvelles politiques monétaires des banques centrales modifient le paradigme de l’épargne : elles ont pour conséquences d’anéantir les rentiers qui vivent traditionnellement d’actifs sans risque, les obligations d’état ou le fonds en euro. Pour survivre, les épargnants doivent s’adapter et s’orienter vers d’autres classes d’actifs.
D’après Darwin, “les espèces qui survivent ne sont pas les espèces les plus fortes, ni les plus intelligentes, mais celles qui s’adaptent le mieux aux changements ” !

 

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Par Jonathan Levy

Président, co-fondateur de bienprévoir.fr

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