Edito du mois : Les marchés face au delta


Mis à jour le: 23/07/2021 à 13h37 par Jonathan Levy

Edito du mois - Covid variant Delta - couv

Depuis quelques semaines, les indicateurs économiques sont bien orientés, notamment en Europe, avec une reprise de la consommation assez forte. Les bourses mondiales avaient anticipé le rebond économique que nous vivons actuellement, en enregistrant des records sur les indices au cours du 1er semestre. Mais depuis quelques jours, les marchés financiers s’interrogent sur l’ampleur de ce rebond, avec une nouvelle vague qui sévit en ce moment un peu partout (la 4ème en France). Quel en sera l’impact sur l’économie, et sur les résultats des entreprises ? Comment les bourses vont réagir dans les mois qui viennent ?

 

Il faut d’abord remarquer que la consommation a connu un puissant rebond au cours du T2 dans le monde et devrait restée très soutenue au T3. Mais ce qui est remarquable dans la croissance mondiale actuellement, c’est que, pour une fois, l’Europe devrait contribuer le plus à la hausse de la consommation dans le monde. Au cours du 2ème semestre, la consommation de la zone Euro devrait surperformer celle des autres pays riches. En particulier, c’est surtout la consommation de services qui devrait constituer le principal moteur de la dynamique actuelle, en particulier les services de « proximité sociale » (loisirs, tourisme, hôtellerie-restauration, …).

On a constaté un « excès d’épargne » dans la zone euro au cours de la crise sanitaire. Au 1er trimestre, le taux d’épargne a atteint 21,5%, soit 8% de plus que la moyenne historique. L’épargne accumulée pourraient donc devenir un puissant soutien à la consommation des ménages dans les prochains mois. Autant, aux Etats-Unis, la très forte hausse de l’inflation (+5% en juin) fait peser un risque sur la consommation en rognant sur le pouvoir d’achat des américains, autant, en Europe, l’inflation générale reste contenue légèrement en dessous de 2%. Ainsi, la confiance des ménages de la zone euro est revenue au-dessus de son niveau d’avant crise, au niveau de la fin de 2017.

 

Le variant delta pourrait-il remettre en cause cette dynamique ?

 

Ce qui pourrait avoir un impact sur la croissance serait la mise en place de nouvelles mesures de restriction de mobilité. Et le critère qui oriente les politiques en la matière n’est pas le nombre de contaminations journalier, qui a fortement grimpé en quelques jours seulement. Mais il s’agit (uniquement ?) de la pression sur le système hospitalier, et en particulier, le nombre de personnes en réanimation. Pour anticiper ce qui peut se passer dans les prochaines semaines, il est intéressant d’observer le cas britannique, qui a quelques semaines d’avance sur le reste de l’Europe. On s’aperçoit alors que le nombre de personnes admises dans les hôpitaux augmentent beaucoup moins vite que le nombre de contaminations qui a explosé en peu de temps.

 

Edito du mois - Cas de COVID au royaume Uni

 

Du côté de l’Union Européenne, on est en train de rattraper le retard accumulé en termes de vaccination par rapport au Royaume-Uni. De plus, le vaccin utilisé massivement dans l’Union Européenne est un peu plus efficace que celui utilisé Outre-Manche. Avec la mise en place de mesure de barrière (port du masque obligatoire…), il est probable que l’on obtienne des résultats comparables des deux côtés de la Manche concernant les hospitalisations. Nous devrions donc pouvoir éviter de fortes mesures restrictives à la circulation. Nous ne devrions donc pas nous retrouver dans la situation des 3 premières vagues, qui avaient stoppé la reprise économique.

 

Notre scénario pour les prochains mois reste donc basé sur une consommation soutenue de la consommation européenne pour la fin de l’année, malgré la survenue de la vague actuelle déclenchée par le variant delta. Dans ce contexte, nous n’anticipons pas de correction brutale des marchés financiers, mais au contraire la poursuite d’un rebond à horizon 6 – 12 mois.

Il nous faut, encore une fois, prendre des décisions dans un contexte incertain. Cette prise de risque est le prix à payer pour espérer un éventuel gain dans les portefeuilles.

 

Par Jonathan Levy

Président, co-fondateur de bienprévoir.fr

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