Vingt-huit moins un…
Publié la première fois le: 30/03/2017 à 10h21
Mis à jour le: 30/03/2017 à 10h34
par Chaguir Mandjee
L’activation de l’article 50 ce jour marque le coup d’envoi de deux longues années de négociation entre le Royaume-Uni et l’Union Européen.
Si Theresa May a déjà eu l’occasion de préciser ses objectifs au cours des derniers mois, ceux-ci ne sont toutefois pas forcément en ligne avec les intérêts de l’UE, et encore moins avec ceux de chaque Etats pris individuellement. L’agenda de la première ministre britannique s’annonce chargé, sans compter les multiples obstacles qui pourraient se dresser sur son chemin, en tête desquels le référendum écossais et les élections à venir dans les trois premières économies de l’UE. Il y a donc fort à parier que deux années ne soient pas suffisantes pour assurer la transition.
Toujours est-il que le Brexit est désormais acté, et il apparaît donc important pour les 27 restants de se tourner vers la construction d’un projet européen commun comme cela a été évoqué lors des 60 ans du Traité de Rome le 25 mars dernier. On parle d’ailleurs de plus en plus d’une Europe à plusieurs vitesses, emmenée par les leaders européens et qui pourrait voir le jour dès la fin des futures élections italiennes.
La BCE en a quant à elle profité pour rappeler que les taux directeurs resteront relativement bas encore un certain temps, et même après la fin de la politique ultra-accommodante que mène actuellement l’institution et qui devrait se réduire d’ici la fin d’année ou le début d’année prochaine.
Aux Etats-Unis, Trump n’a pas réussi à convaincre et essuie donc un nouvel échec face au Congrès américain. La réforme de l’Obamacare est pour le moment suspendue, laissant place aux doutes et aux incertitudes. Ce manque de visibilité impacte directement la Fed dans sa stratégie de resserrement monétaire et le rythme à adopter face à la difficulté qu’a le président américain à appliquer son programme. Certains investisseurs tablent en effet désormais sur deux hausses des taux directeurs cette année, contre trois voire même quatre annoncées récemment. Toujours est-il que cet événement témoigne de l’importante facture qui règne au sein de la Maison Blanche et même plus largement au sein de la classe politique américaine.
Trump divise encore, et devra maintenant rassembler et convaincre pour la suite de son programme. La suite, c’est d’ailleurs la mesure phare du programme de l’ex-candidat à la Maison Blanche puisqu’il s’agit de la baisse des impôts, notamment pour la classe moyenne et les entreprises, qui devrait permettre de relancer la croissance économique américaine.
Enfin du côté du Japon, la Banque du Japon a confirmé en tout début de semaine son intention de maintenir sa politique monétaire accommodante et notamment son programme d’achats d’actifs, motivée par une inflation encore trop faible et un contexte international incertain.