Edito spécial coronavirus


Mis à jour le: 11/03/2020 à 17h12 par Jonathan Levy

coronavirus annonce finance

 

Le CAC 40 a clôturé lundi 9 mars à 4708, en baisse de 8,39% sur la journée. La correction que nous vivons est la plus forte observée en 13 séances de bourse : -23%.

Sur les 20 dernières années, cela est arrivé à 3 reprises : en mars 2000, lors de l’éclatement de la bulle internet, en octobre 2008 lors de l’éclatement de la bulle des subprimes et en août 2011 lors de la crise des dettes souveraines de la zone euro. Nous vivons donc un phénomène de grande ampleur, qui rappelle les grandes crises que nous avons traversées ces dernières années.

Que faut-il faire à présent sur les contrats d’assurance-vie que vous détenez : vendre pour éviter une correction supplémentaire sur les marchés, ou bien attendre une éventuelle remontée ? 

Tout d’abord, il faut noter que les contrats investis en fonds euro, ou en supports immobiliers ne sont pas concernés par la crise financière. Les premiers sont garantis en capital par l’assureur, les seconds continuent de profiter du dynamisme du marché immobilier dans la période actuelle. L’immobilier apparaît même comme une valeur refuge face à la baisse des taux supplémentaire observée ces derniers jours.

Ainsi, les contrats qui sont concernés par cette crise sont ceux investis directement ou indirectement (au travers d’opcvm ou de produits structurés) sur les actions.

Les marchés financiers sont à présent focalisés sur la crise sanitaire mondiale. Ils craignent que cette grave crise sanitaire provoque une crise économique sévère. Le début du krach boursier correspond au moment où on a pris conscience que le virus se propageait largement en dehors de Chine. Or, il est certain que plus la crise sanitaire dure longtemps, plus la crise économique sera forte, car une spirale récessionniste se mettra alors en place (crédit crunch, baisse des investissements, hausse des licenciements, …).

A notre sens, il faut deux conditions pour que les marchés remontent durablement. La première condition est que le nombre de nouveaux cas infectés décline dans le monde, dans un délai assez court (un mois ou deux). Cela dépendra des mesures sanitaires drastiques prises par les gouvernements concernés. Une course de vitesse s’enclenche.

La seconde condition est la mise en place de politiques économiques fortement expansionnistes. Pour cela, les états doivent prendre des mesures fiscales et budgétaires à la hauteur des enjeux de la crise sanitaire et économique. Et les banques centrales doivent accélérer leur politique monétaire accommodante. Cette fois, la politique monétaire seule ne suffira pas, elle devra accompagner une relance budgétaire.

Du côté des banques centrales, on sait qu’elles préparent leurs armes. Elles nous ont habitués à réagir vite et de manière proportionnée.

Du côté des états, la réponse est moins évidente. Si la Chine a déjà réagi, il faudra attendre la réponse des États-Unis et surtout celle de l’Europe, qui comme d’habitude, prend son temps.

L’exemple de la Chine est certes fragile, mais plutôt rassurant. La mise en quarantaine a été très coûteuse (-72% sur les ventes auto en février par exemple), mais l’épidémie a rapidement été ralentie et les signes de redémarrage économique sont assez présents. Si, l’épidémie ne repart pas avec la reprise du travail, on peut envisager une issue relativement brève à cette crise.

Notre analyse est que les marchés ont déjà beaucoup baissé par rapport à leur point haut, et qu’ils commencent à intégrer une récession économique. Nous pensons qu’ils sont passés d’un excès d’optimisme à un excès de pessimisme.

Nous préconisons de maintenir les positions actuelles, et pour ceux qui en ont la possibilité, de commencer à se positionner sur les niveaux actuels. Bien sûr, il faut accepter pour cela une volatilité accrue. C’est le prix à payer pour construire la performance de demain.

 

Toute l’équipe de bienprévoir.fr se tient à votre disposition pour répondre à vos éventuelles questions.

 

Par Jonathan Levy

Président, co-fondateur de bienprévoir.fr