L’action des banques centrales au cœur des préoccupations…


Mis à jour le: 16/06/2016 à 11h17 par Chaguir Mandjee

La BCE tiendra sa réunion de politique monétaire cette semaine et devra convaincre les investisseurs qu’elle poursuivra son programme d’assouplissement monétaire dans la durée. Le point crucial reste le change, et la BCE devra convaincre que la divergence de politique monétaire entre les US et la zone euro entrainera une baisse de l’euro face au dollar. Cette divergence de politique reste dépendante de l’action de la Fed. Même si Janet Yellen a rappelé qu’une hausse des taux directeurs était probable dans les prochains mois, la décision repose sur des statistiques économiques et la publication des chiffres d’inflation et de l’emploi cette semaine constituera une indication majeure.

Le resserrement monétaire américain devrait constituer un soulagement pour le Japon également. Alors que la situation économique du pays reste très délicate. Ainsi, Shinzo Abe serait prêt à abandonner la hausse de TVA prévue pour l’année prochaine pour soutenir la consommation. La dynamique de consommation au Japon demeure fragile. La progression modérée des hausses de salaires au printemps n’a pas permis une augmentation significative du pouvoir d’achat des ménages. S’ajoute à cela des mauvaises statistiques d’inflation en avril, et la vigueur du yen qui reste sur des points hauts. Elle pourrait une nouvelle fois agir lors de son comité de politique monétaire du 16 juin.

Les banques centrales entament une période chargée en termes de réunion sur les politiques monétaires mais dans leur ensemble, les pays développés envoient des signaux positifs qui devraient contribuer à dissiper les craintes de voir la croissance mondiale rechuter en 2016.

La zone euro a surpris par son dynamisme en ce début année alors que le taux de croissance a atteint 0,5% sur le 1er trimestre. Le point positif est l’investissement. Grâce à un environnement particulièrement favorable, la confiance des entreprises se renforce, et elles augmentent leurs dépenses pour pouvoir répondre à la demande. Aujourd’hui, le taux d’utilisation des capacités est revenu à son niveau d’avant crise, et les moyens de production doivent être renforcés. Grâce à des taux historiquement bas, le crédit bancaire accompagne ces besoins.

Aux Etats-Unis, c’est la consommation des ménages qui rassure avec une forte accélération de leurs dépenses durant le mois d’avril. Dans un environnement de quasi plein emploi, d’inflation faible et de taux bas, les Américains profitent enfin de la hausse de leurs revenus. Alors que les entreprises américaines ont souffert de la baisse de la demande étrangère du à l’appréciation du dollar et du ralentissement dans les pays émergents, une demande domestique solide soutiendra la production et l’investissement.

Par Chaguir Mandjee

Directeur Général de Haas Gestion