La Banque du Japon change de cap


Mis à jour le: 22/12/2016 à 15h36 par Chaguir Mandjee

La Banque du Japon change de cap et laisse de côté son plan d’élargir la masse monétaire. La Boj vise désormais la courbe des taux et Kuroda décide de ne pas aller plus loin dans la politique de taux négatifs. Précédemment, les achats d’actifs de la BoJ atteignait $780bn par an, désormais il n’existe plus d’objectif chiffré, mais les dépenses fluctueront afin de contrôler la courbe des taux. L’objectif sera de maintenir les taux réels à des niveaux bas comme le rendement du 10 ans sur les niveaux actuels (0%), tout en diminuant la maturité moyenne des obligations détenues. La Banque du Japon détient 38% des obligations d’état de son pays, donc en repositionnant son portefeuille vers la partie courte de la courbe, son levier semble très significatif. La banque centrale reste focalisée sur la nécessité d’infléchir à la hausse les anticipations d’inflation et la politique sera maintenue en place jusqu’à ce que l’inflation repasse au-dessus des objectifs fixés de 2%.

Par ailleurs, les décisions de la réunion de politique monétaire de la Fed seront connues à 20h ce soir, mercredi 21 septembre, suivies par une conférence de presse à 20h30 de la présidente, Janet Yellen, qui détaillera l’ensemble des prévisions macroéconomiques de la Fed, y compris la révision des anticipations de hausses des taux directeurs.

Du côté de la BCE, l’institution se dote d’une task-force en charge de mettre en avant les réformes économiques que les gouvernements de l’union devraient mettre en place afin d’aider à la relance de la zone. Cette décision vient matérialiser les critiques de Draghi envers les politiques qui ne font pas assez, selon lui, pour renforcer l’économie de l’Union Européenne.

En effet, le sommet Européen de la semaine passée, n’a débouché sur aucune annonce forte. Malgré les nombreux appels pour renforcer la croissance, les dirigeants politiques de la zone euro sont fragilisés dans une période particulièrement riche en élections, comme le démontre la nouvelle défaite d’Angela Merkel ce week-end. L’enjeu des réfugiés continue de fragiliser l’Europe. En Allemagne, la chancelière Angela Merkel a dû renoncer dans une interview dimanche à son fameux « Wir schaffen das » (« Nous y arriverons »), formule symbole d’une politique d’ouverture à l’égard des réfugiés qui lui est aujourd’hui très vivement reprochée. Le débat européen s’est également cristallisé autour de l’enjeu des réfugiés au sommet de Bratislava entre les 27 pays européens. Il ne semble avoir débouché que sur des gages donnés aux pays d’Europe de l’Est sur la gestion des réfugiés. Ainsi, si l’absence de réponse politique continue, la BCE sera contrainte d’occuper encore longtemps le devant de la scène.

Par Chaguir Mandjee

Directeur Général de Haas Gestion