L’absence d’accord sur la production de pétrole complique la donne


Mis à jour le: 26/07/2016 à 14h47 par Chaguir Mandjee

En début de semaine, les prix du pétrole ont fortement chuté après l’échec de la réunion de ce weekend des grands pays producteurs qui ne sont finalement pas parvenus à se mettre d’accord afin de geler leur production ces prochains mois. L’Arabie Saoudite maintient ses positions, ne veut pas perdre de parts de marché, et exige un engagement des autres pays producteurs, et de l’Iran en particulier. Ce pays, comme la Russie, a indiqué qu’il ne se sentait plus lié par aucun engagement, et que la production serait géré en fonction de leurs objectifs propres. La guerre pour la part de marché, lors de la phase de remontée de la production en Iran, va peser sur la capacité de rétablissement de l’équilibre entre l’offre et la demande.

La faiblesse du cours du baril à un niveau faible est favorable pour la croissance dans les pays importateurs. Cependant, si elle devait s’avérer trop marquée après l’échec à Doha, elle compliquerait l’équation pour les banques centrales. En effet, elles seraient de nouveau dans l’obligation d’agir si la poursuite de la baisse des cours pénalisait de nouveau de manière trop sévère les taux d’inflation.

Le contexte est aussi perturbé par le séisme qui a touché le Japon ce week-end. Suite au discours du Premier Ministre Abe, il ressort que cette série de tremblements de terre dans le Sud du pays devrait retarder les hausses d’impôts planifiées pour les mois à venir, et le gouvernement devrait augmenter ses dépenses. Par ailleurs, la destitution de Dilma Rousseff a été votée à la majorité des 2/3 de la chambre basse du parlement, la procédure va pouvoir se poursuivre avec le vote dans les 15 prochains jours de la chambre haute, qui ne requiert qu’une majorité simple. Ceci fait avancer le pays dans l’inconnu et ne peut qu’entretenir l’intérêt pour les actifs considérés comme moins risqués.

Au Japon, l’issue de la prochaine réunion de la BoJ (27-28 avril) dépendra du discours de la Fed la veille, selon le Wall Street Journal. Si Yellen appuie son message de hausse lente des taux, le Yen devrait s’apprécier, et pousser Kuroda à agir, comme il l’avait souligné il y a quelques semaines. Aux Etats-Unis, les statistiques d’immobilier mal orientées pour le mois de mars aux Etats-Unis ont contribué à affaiblir le dollar mardi 19 avril inscrivant ainsi la parité euro/dollar sur des points hauts de début avril à presque 1 EUR = 1,14 USD. Ceci intervient à moins de deux jours de la réunion de politique monétaire de la banque centrale européenne. Une mauvaise nouvelle pour l’institution d’autant que le yen s’est également affaibli face à l’euro à l’issue des propos du gouverneur de la Banque du Japon, H. Kuroda. Ce dernier a réitéré sa menace de prendre des mesures additionnelles compte tenu de l’impact de la devise sur la dynamique de croissance.En Italie, les autorités ont décidé de la mise en place d’un plan visant à réduire le niveau des créances douteuses dédié et ce afin d’écarter les inquiétudes sur son système bancaire. Un groupement d’acteurs a proposé hier la création d’une banque privée nationale composée de deux fonds de soutien au banques italiennes malmenées par leur 360 MM€ de prêts non-performants, l’un ayant pour objectif de racheter ces prêts. Ces propositions seront soumises à l’accord de la Commission Européenne. Cette entité sera principalement financée par des investisseurs privés mais le gouvernement participera via la caisse des dépôts et des prêts et offrira des garanties concernant les titres de créances « senior ».

Par Chaguir Mandjee

Directeur Général de Haas Gestion