L’après Brexit : dans l’attente de réponses politiques et monétaires…
Publié la première fois le: 29/06/2016 à 14h33
Mis à jour le: 04/07/2018 à 13h32
par Chaguir Mandjee
Suite à l’annonce du Brexit, les marchés financiers ont battu un record vendredi 24 juin en détruisant plus de 2000 MM$ à travers la planète selon l’agence de notation S&P. Les incertitudes autour des conséquences de la sortie du Royaume- Uni de l’Union européenne ont alimenté vendredi 24 juin dernier un mouvement de défiance généralisée face à tous les actifs risqués. Les investisseurs US ont fui l’Europe et semble être à l’origine du coup d’accélérateur de la baisse de lundi.
L’impact sur le Royaume Uni est conséquent et immédiat, les agences Standard & Poor’s et Fitch ont toutes deux dégradé la note souveraine du Royaume-Uni hier soir, respectivement de AAA à AA et de AA+ à AA. C’est la première fois que S&P dégradait de deux crans un pays de la catégorie AAA.
L’enjeu maintenant est de clarifier la situation pour les responsables politiques concernant la procédure de sortie du Royaume Uni de l’UE. Un Conseil européen se tient depuis le début de la semaine et les membres de l’UE souhaitent engager des négociations rapidement avec le Royaume-Uni pour sa sortie. Le véritable défi est celui de relancer le projet européen pour éviter un effet domino. Le calendrier y est très peu propice alors que les élections espagnoles ont donné un résultat quasi similaire à celui de décembre et que la France et l’Allemagne changeront de gouvernement l’année prochaine.
En attendant, comme le rappelle la Banque des règlements internationaux dans son dernier rapport, les banques centrales seront encore mises à contribution. Les politiques monétaires accommodantes seront maintenues ou renforcées, entretenant cet univers de taux bas.
En zone euro, la dynamique du crédit en zone euro se reprend en mai après le léger trou d’air observé en avril. Cependant, la visibilité restera faible dans les prochains moi et pour Mario Draghi, les perturbations sur les échanges commerciaux et la volatilité des marchés financiers pourraient retrancher jusqu’à 0,50% de croissance en zone euro sur les trois prochaines années, et il s’inquiète du risque de guerre monétaire.
La Fed va être obligé de temporiser et restera très prudente face au risque d’appréciation du dollar, et encore plus à l’approche des élections de novembre. Par ailleurs, les Fed Fund Futures indiquent désormais une probabilité de 9% seulement pour une hausse des taux d’ici à la réunion de février 2017, et, une première cette année, attribue une probabilité de 20% à une baisse des taux avant le 31 décembre.