Le pétrole au centre des préoccupations…
Publié la première fois le: 25/05/2017 à 09h00
Mis à jour le: 31/05/2017 à 09h10
par Chaguir Mandjee
En fin de semaine dernière se tenait la réunion de politique monétaire de la BCE. Cette réunion a confirmé, s’il était encore nécessaire, la bonne tenue des indicateurs macroéconomiques et l’optimisme qui régnait sur la zone euro quant à ses perspectives économiques.
Le risque déflationniste qui neutralisait tout changement de politique monétaire semble désormais appartenir au passé, et les dernières zones d’ombre autour du dossier grec et le paiement d’une nouvelle tranche d’aide devraient vraisemblablement être levées d’ici la fin de l’été. Pour autant, pas question pour la BCE de crier victoire trop tôt, avec un niveau d’inflation qui demeure relativement faible, obligeant ainsi l’institution à agir avec précaution avant une éventuelle diminution des achats d’actifs d’ici la fin de l’année.
Cette dynamique positive en zone euro est portée par les résultats des élections françaises qui constituaient, rappelons-le, le principal risque politique en Europe. Le président Macron et son nouveau gouvernement ne devraient d’ailleurs pas s’arrêter en si bon chemin puisqu’un sondage d’Opinionway semblait indiquer que le locataire de l’Elysée bénéficierait de la majorité après les législatives.
Aux Etats-Unis, la situation semblent toujours paralysée par les frasques de Donald Trump, et son incapacité chronique à faire appliquer la moindre de ses réformes. Pour autant, tout cela semble être passé au second plan avec la tenue cette semaine d’une réunion susceptible de prolonger l’accord de Doha, qui permettrait ainsi d’améliorer la visibilité quant à l’évolution des cours du pétrole. Si tous les pays de l’OPEP semblent converger vers ce même accord, les principales préoccupations concernent l’accélération de la production américaine alors que la demande mondiale n’a cessé de diminuer au premier semestre. Le retour de la demande pour la deuxième partie de l’année devrait permettre de revenir à un niveau d’équilibre de l’offre et de la demande, mais il est essentiel que l’accord soit prolongé de manière durable afin d’assurer la diminution des stocks mondiaux dans le temps et non de manière ponctuelle avant un nouveau plus haut.
En Chine, l’endettement élevé et le ralentissement du cycle économique semblent inquiéter de plus en plus, à tel point que l’agence de notation Moody’s a dégradé sa note d’un cran, passant de Aa3 à A1, une première depuis 1989. Cette décision, jugée inappropriée par le Ministère des Finance ne devrait toutefois pas être de nature à déstabiliser les marchés tant que la Chine parvient à maintenir l’équilibre entre sa croissance et son désendettement.