Les banques centrales dépendantes des données économiques…


Mis à jour le: 24/05/2016 à 13h13 par Chaguir Mandjee

Après la BCE qui est finalement parvenue à stabiliser le change à 1 € = 1,12/1,13 $ post conférence de presse de jeudi dernier, c’est au tour de la Fed et de la BoJ de se prononcer cette semaine. La Fed publiera son communiqué de politique monétaire ce soir, le 27 avril et doit une nouvelle fois gérer une série de statistiques décevantes qui illustrent les difficultés de la croissance américaine à accélérer. L’activité aux USA reste mitigée mais la banque centrale peut s’appuyer sur des éléments positifs avec la remontée de l’inflation, la vigueur du marché du travail, le rebond du pétrole ou la baisse du dollar. Selon les projections des économistes, la Fed ne devrait pas changer sa politique monétaire, mais tout le monde aura un oeil sur les perspectives annoncées et sur la dynamique de remontée des taux directeurs.

Pour la BoJ, le consensus estime qu’une nouvelle vague de mesures de relance sera annoncée jeudi 28 avril lors de la réunion. Selon Bloomberg, les membres de la banque centrale considèrent que le gouvernement doit, lui aussi, s’engager dans un programme de relance. Au Japon, le conseiller économique du Premier Ministre Abe estime que la réunion de cette semaine doit être accompagnée de mesures proactives, et que la porte reste ouverte à de nouveaux achats d’obligations et d’ETFs. Il est important de noter qu’avec ses très lourds achats d’ETFs, le BoJ est l’équivalent aujourd’hui d’un des 10 plus gros actionnaires dans 90% des sociétés cotées du pays, au-dessus de BlackRock.

En zone euro, les indicateurs d’activité PMI pour le mois d’avril ont confirmé la capacité de reprise de l’économie européenne pour une croissance d’environ 1,5% en rythme annuel (l’indice PMI composite de la zone est ressorti à 51,5 points en avril). Par ailleurs, l’Eurogroupe fin de semaine dernière a débouché sur une tentative de compromis pour la Grèce. Cet accord semble primordial d’autant plus que la méfiance des populations concernant les évolutions dans la zone s’accroît, comme en témoigne l’arrivée en tête du parti d’extrême droite aux élections présidentielles en Autriche.

Concernant le pétrole, BP, Nabors Industries, et Pioneer Natural Resources ont déclaré que si le baril repasse la barre des $50, le secteur sera de nouveau capable de générer du cash. Par ailleurs, le plan stratégique à 5 ans dévoilé hier par l’Arabie Saoudite vise à réduire la dépendance du pays au pétrole. En effet, 70% des revenus du pays proviennent du baril et l’objectif d’ici 2020 est d’être capable de vivre sans pétrole. En parallèle, l’Arabie Saoudite vise une introduction en bourse à hauteur de $2bn pour sa compagnie pétrolière (soit moins de 5% de la société).

Enfin, en Chine, les statistiques chinoises restent de nature à réduire les inquiétudes. Les profits industriels au mois de mars ont enregistré une hausse de 11% en glissement annuel contre -5% précédemment. Ce rebond, le plus significatif depuis juillet 2014, s’inscrit dans la lignée de l’augmentation de la production, des investissements et des ventes au détail en mars. Les autorités chinoises sont ainsi parvenues à stabiliser l’activité grâce aux mesures de soutien à l’économie, en particulier en termes de dépenses.

Par Chaguir Mandjee

Directeur Général de Haas Gestion