Les Français n’ont jamais été autant sollicités pour leur épargne : bienprévoir.fr commente


Mis à jour le: 05/07/2018 à 12h03 par Vincent Cudkowicz

A l’heure où le placement préféré des Français, derrière l’Assurance Vie, voit son rendement stagner (Livret A), jamais les épargnants n’ont eu autant de choix de placements sur les livrets, notamment les livrets boostés.

Cette offre pléthorique s’explique par l’attrait à première vue séduisant, que représente ces produits : ils proposent des taux boostés pendant des périodes assez courtes, allant jusqu’à 6% ; mais surtout ils permettent de comptabiliser les encours de ces placements comme « fonds propres » dans le bilan des banques françaises.

Ainsi :

  • Les banques semblent avoir compris ce mécanisme, et poussent artificiellement – à grand renfort de marketing – ces produits. Pourtant, avec une fiscalité peu avantageuse, ces placements ne sont pas plus rentables que le livret A…
  • D’autres acteurs financiers utilisent les mêmes outils : ainsi les constructeurs automobiles français se mettent à proposer des livrets aux particuliers, dans le même but : Renault, PSA… « Pour attirer les français à épargner chez eux, les organismes financiers de ces entreprises n’hésitent pas à glisser vers le dumping, en proposant des taux exorbitants, qui déforment le marché », analyse Vincent Cudkowicz, Directeur Général de Bienprévoir.fr.
  • Pareillement, les candidats aux élections présidentielles évoquent chacun des créations ou améliorations de livrets, pour financer les PME, relancer l’industrie, booster la construction de logements sociaux…

 

Au final, l’épargnant Français, sur-sollicité sur ces offres à première vue très avantageuses, est tenté de répondre à l’appel de ces Sirènes financières.

Le danger est réel, et ce drainage d’épargne est risqué pour les ménages Français, qui ne préparent pas « correctement » leur retraite (alors que 60 % des Français se déclarent actuellement inquiets pour leur retraite contre 57 % en 2011*).
Mais il s’agit également d’un pan entier de l’économie qui risque de vaciller, en ne permettant plus à d’autres « produits » de venir aider à combler le déficit public.

 

« Le livret d’épargne est le produit grand public par excellence : simple à comprendre, réputé sans risque, il bénéficie surtout d’une très large communication », explique Vincent Cudkowicz.
« Actuellement, la collecte ralentie sur les contrats d’Assurance Vie comblent difficilement 20% de la dette publique… En 1999, ces contrats permettaient d’en couvrir près de 40% ! », note Vincent Cudkowicz.
« Les livrets ne participent pas du tout à cet effort de salut publique. Mais tout porte à croire que les dépôts sur ce type de produits ne vont pas freiner, puisque tous les acteurs incitent les Français à placer n’importe comment leurs économies. Au final, les actifs d’aujourd’hui verront leur retraite encore plus réduite de par ces choix fortement orientés… », analyse M. Cudkowicz.
« Par ailleurs, on est en droit de se demander si la BCE voit d’un bon œil cette stratégie de l’industrie bancaire française, qui utilise les fonds déversés par la banque centrale sponsoriser l’épargne des Français. Un rappel à l’ordre des instances et autorités de tutelles seraient bienvenu. »conclue-t-il.

 

  • Quels sont les autres risques de cette sur-sollicitation des épargnants ?
  • Qui sont les vrais gagnants de cette politique ? Et les perdants ?

Par Vincent Cudkowicz

Directeur Général, co-fondateur