Les français ont parlé, l’Europe est rassurée…


Mis à jour le: 28/04/2017 à 09h43 par Chaguir Mandjee

Pour une fois, les sondages ne s’étaient pas trompés. Plusieurs jours déjà avant le premier tour, ils plaçaient le candidat d’en Marche en tête suivi de près par Marine Le Pen. Cette élection n’a donc pas réservé de surprises, mais ses répercussions n’en demeurent pas moins importantes.

 

D’abord à l’échelle de la France, et plus précisément de la classe politique française, puisque pour la première fois depuis 40 ans, aucun des deux principaux partis français n’est au second tour de l’élection présidentielle. Ensuite à l’échelle européenne et même mondiale, puisque en écartant le risque d’une élection voyant s’opposer les deux extrêmes politiques, les français ont su rassurer leurs voisins européens ainsi que leurs principaux partenaires commerciaux. Si les derniers sondages ont de nouveau raison et qu’Emmanuel Macron est élu président de la république, le prochain rendez-vous sera alors celui des législatives où la question de la majorité politique pour le candidat d’En Marche reste entière. Toujours est-il que cette nouvelle a été bien accueillie par les marchés, propulsant ainsi le CAC 40 à son plus haut niveau depuis la crise de 2008.

 

En Europe, si les signaux positifs continuent d’affluer, notamment en ce qui concerne les différentes élections et le risque politique les accompagnant, il apparaît de plus en plus probable que le BCE annonce la réduction de son programme d’achat d’actifs dès la fin d’année, permettant ainsi une remontée des taux européens. L’institution devrait toutefois rester très prudente et attendre la confirmation de ces signaux positifs afin de ne pas enrayer le redémarrage de la croissance européenne qui demeure en grande partie portée par cette politique ultra accommodante.

 

Aux Etats-Unis, Donald Trump s’apprête à jouer ce mercredi l’une des dernières cartes de son programme. Après plusieurs échecs consécutifs dont l’un majeur concernant l’Obamacare, Trump espère cette fois-ci convaincre le Congrès grâce à une réforme fiscale qualifiée d’historique par la Maison Blanche. Cette réforme concernera à première vue majoritairement les entreprises, avec un abaissement de 15% de l’impôt sur les sociétés, voire même un taux planché de 10% pour les bénéfices rapatriés de l’étranger. En ce qui concerne les ménages, la Maison Blanche n’a pas laissé filtrer beaucoup d’informations même si vraisemblablement la classe moyenne sera celle qui profitera le plus de cette réforme. Reste toutefois à savoir comment celle-ci sera accueillie par la Congrès et quel financement compte y apporter Donald Trump. L’idée de creuser le déficit pourrait finalement conditionner la réaction des marchés à cette réforme.

 

 

Par Chaguir Mandjee

Directeur Général de Haas Gestion