Les pays périphériques européens sous pression …
Publié la première fois le: 28/05/2015 à 15h50
Mis à jour le: 10/07/2018 à 15h41
par Chaguir Mandjee
EDITO
L’incertitude politique reste forte en Europe et menace toujours la reprise économique qui peine à accélérer depuis quelques semaines :
En Grèce, le gouvernement joue son va-tout et demande aux Européens de faire des efforts pour aboutir à un compromis. Il estime que son pays a fait sa part du chemin et que le reste est à la charge des institutions. Parallèlement, il a rappelé son incapacité à rembourser le FMI en juin si la dernière tranche d’aide n’était pas versée.
En Espagne, les bons résultats de « Podemos » aux élections municipales suscitent de nombreuses incertitudes sur l’avenir de la politique budgétaire. Le gouvernement de Mariano Rajoy risque d’avoir plus de difficultés à imposer la poursuite de la réduction du déficit au cours des prochains mois et les élections de fin d’année pourraient aboutir à un paysage politique totalement différent. Les obligations des pays périphériques risquent de souffrir de ces incertitudes, de même que l’euro.
De ce fait, Les spread de taux entre pays périphériques et pays core s’écartent avec la conjonction des déclarations grecques, et les résultats des élections locales et régionales espagnoles qui entretiennent le risque politique
Aux Etats-Unis, la publication ce mardi 26 mai de statistiques économiques bien orientées vient confirmer la capacité de rebond de l’économie américaine dès le 2e trimestre. Après la prise de parole de Janet Yellen la semaine dernière, qui a annoncé une hausse des taux directeurs dès cette année, les investisseurs sont confrontés à une nouvelle donne : ils doivent s’adapter aux conséquences d’un durcissement de la politique monétaire aux Etats-Unis, ce qui aurait comme principales conséquences des pressions haussières sur le dollar, ainsi que des contraintes sur la classe action américaine, et une probabilité renforcée de sorties de capitaux depuis les pays émergents.
D’autre part, en Chine, le gouvernement maintient la cible de la croissance de 7% cette année soulignant des signaux positifs. Cette cible implique une stabilisation du rythme de croissance au cours des prochains trimestres, après 6 trimestres de ralentissement quasi ininterrompu.
Alors qu’au Japon, la BoJ émet quelques inquiétudes sur la capacité de l’inflation à retrouver un rythme proche de 2%, indiquant que le conseil des gouverneurs reste à l’affût des évolutions conjoncturelles, une information qui est venu renforcer l’idée d’une action additionnelle de la part de l’institution dans les prochains mois.
Dans ce contexte, l’accélération de la croissance en Europe, soutenue par le recul de l’euro face au dollar, mais aussi par l’action de la BCE qui maintiendra une liquidité abondante, devrait alimenter un arbitrage favorable aux actifs européens, même si la persistance d’un risque politique important (Grèce, Espagne) devrait toutefois alimenter la méfiance sur les actifs des pays périphériques à moyen terme.