Les perspectives européennes s’améliorent…


Mis à jour le: 28/01/2016 à 14h38 par Chaguir Mandjee

La publication du taux d’inflation en zone euro pour le mois de mars posera la question de la pérennité de la faiblesse des prix qui a imposé à la BCE la mise en oeuvre de mesures exceptionnelles. La légère hausse observée en Allemagne et en Espagne pourrait se retrouver dans l’ensemble de la zone. Cette amélioration s’explique par le rebond des prix du pétrole et par les effets rapides de la chute de l’euro. Toutefois, une remontée durable de l’inflation, qui permettrait à la BCE de se retirer, nécessitera une accélération notable de la croissance avec en particulier une reprise du cycle d’investissement pour faire reculer le chômage.
En France, le gouvernement veut poursuivre les réformes avec des mesures de soutien à l’investissement et à l’emploi. Une loi Macron II serait en préparation pour l’été qui doit permettre à la France de mieux profiter du regain d’activité en zone euro.

Aux Etats-Unis, dans un discours prononcé vendredi soir, Janet Yellen a précisé la « fonction de réaction » de la Fed sans surprendre. Elle envisage un début de resserrement monétaire avant la fin de l’année mais tout dépendra des statistiques économiques. Etant donné les évolutions sur le marché de l’emploi et la faiblesse de l’inflation, il n’est pas impossible de voir une hausse des taux directeurs en octobre.

En Asie, l’économie chinoise poursuit sa phase de ralentissement selon les indices PMI alors que le gouvernement maintient le cap en termes de réformes. Le processus de libéralisation financière avance avec la mise en place d’un système de garantie des dépôts bancaires, étape indispensable avant de libéraliser le système de rémunération.
Alors qu’au Japon, les statistiques économiques restent mal orientées tandis que le débat se poursuit sur l’opportunité d’agir pour la banque centrale. Alors qu’un consensus politique et économique autour d’un statu quo en 2015 semblait établi, un des architectes de l’Abenomics a plaidé pour une nouvelle action dès le 30 avril.

Concernant le pétrole, les négociations de ce mardi sur le nucléaire iranien n’ont finalement pas abouti mais les protagonistes ont décidé de prolonger d’une journée les discussions pour trouver un compromis. La confiance affichée par les responsables russes et iraniens combinée à une nouvelle hausse des stocks américains ont fait baisser les cours du Brent qui affichent un recul de plus de 10% sur le mois de mars. Cette rechute devrait peser sur l’inflation au cours des prochains mois et effacer le rebond observé en zone euro en février et en mars.

Dans ce contexte, les indices actions européens confirment leur rebond à la faveur de la révision en hausse de l’indice PMI manufacturier de la zone euro pour le mois de mars. Ce signe d’une amélioration de la conjoncture économique dans la zone euro devrait être bien accueilli par la BCE, qui s’est lancée début mars dans un programme d’assouplissement quantitatif pour relancer l’activité et éloigner le spectre de la déflation.

 

Par Chaguir Mandjee

Directeur Général de Haas Gestion