Marchés financiers : quelles perspectives pour cet été ?


Mis à jour le: 28/07/2023 à 08h33 par Jonathan Levy

edito janvier 2023 finance

Au cours de la période estivale, les investisseurs peuvent ressentir des inquiétudes justifiées à l’idée de délaisser le marché actions pour partir en vacances. En effet, le marché actions peut être bousculé pendant l’été car les volumes étant plus faibles, les marchés sont plus sensibles aux nouvelles, qu’elles soient positives ou négatives.

Dans le contexte actuel, comment se préparer avant l’été et comment réagir face aux nouvelles annonces de la Réserve fédérale des États-Unis (FED) ?

 

Quelles sont les tendances au sein du marché actions ?

Ces dernières années, la politique monétaire des banques centrales était un driver majeur des marchés actions. Dès lors, pour comprendre et anticiper les marchés actions, il était nécessaire de comprendre les politiques monétaires mises en place.

Avant 2000, notamment lorsque la FED était dirigée par le fameux Alan Greespan, il était difficile d’anticiper les mouvements des banquiers centraux puisqu’ils essayaient de prendre les marchés à contrepied pour créer un choc. Effectivement, si les décisions étaient trop anticipées, elles n’avaient pas autant d’impact lors de leur mise en place. Aujourd’hui, les banquiers centraux font l’inverse et essaient de ne pas trop « surprendre » les marchés, en préparant le marché aux futures décisions qui seront prises. On parle de « forward guidance », c’est-à-dire d’indications prospectives. Malgré cela, ces dernières semaines, les marchés actions s’agitent. En cause ? L’annonce de la banque centrale des États-Unis jugée très (trop) restrictive.

La FED a annoncé qu’elle allait continuer à augmenter les taux d’intérêt alors que les investisseurs espéraient au moins une « pause » dans ce cycle haussier. Si la position de la banque centrale des États-Unis est jugée restrictive, la Banque centrale européenne (BCE) s’aligne également sur son discours. Malgré une politique monétaire continuant sur sa lancée, l’impact de la hausse des taux n’est pas encore suffisant à leurs yeux. L’inflation est encore trop élevée, malgré sa baisse significative. En effet, elle est passée de 10% (juin 2022) à 3% le mois dernier aux Etats-Unis (chiffre arrêté à fin juin).

Si la hausse des taux d’intérêt n’a pas eu l’effet escompté sur l’activité économique, sur l’économie réelle, on constate tout de même un ralentissement significatif avec deux trimestres de croissance négative en Europe. Pour le T4 2023, on prévoit également un ralentissement sévère. On observe le même effet de ralentissement aux États-Unis. De ce fait, cet effet de ralentissement devrait finir par se voir sur le marché de l’emploi.

Toutefois, il est important de noter qu’une fois l’inflation et la croissance ralenties, il sera possible de revenir sur une politique monétaire neutre, voire plus accommodante. Autrement dit, on devrait revoir les taux baisser, peut-être dès 2024.

 

Mais que faire pour les prochains mois ?

Si les dernières annonces de la banque centrale des États-Unis vont à l’encontre des attentes des opérateurs, comment doivent-ils réagir pour minimiser les risques au sein des marchés actions ? Aujourd’hui, les marchés actions sont considérés comme chers. S’il n’est pas conseillé d’entrer dans lesdits marchés en ce moment, étant donné le contexte plutôt compliqué, faut-il plutôt en sortir ?

Compte tenu du contexte, du discours de la banque centrale américaine et malgré une légère correction des marchés, ceux-ci ne devraient pas rebondir de manière significative avant la fin de l’année. Cependant, il n’est tout de même pas nécessaire de sortir des marchés actions, mais pourquoi ?

Tout d’abord, si certains investisseurs décident de sortir maintenant des marchés actions, ils ne savent absolument pas à quel moment ils pourront y entrer à nouveau dans des conditions favorables. De plus, il n’existe pas de bulle spéculative annonciatrice d’une importante crise financière qui ébranlerait les marchés. De ce fait, il ne devrait pas y avoir de correction massive qui justifierait une sortie des marchés actions. Face à la volatilité du marché, il est conseillé d’y rester investi afin de profiter, dans un second temps, de la reprise du marché.

Afin de conclure, il est conseillé de conserver ses positions au sein des marchés et jouer avec les hausses et les baisses. Étant le niveau actuel des taux d’intérêt, il est également intéressant d’avoir une part sur la partie obligataire dans son portefeuille.

 

Par Jonathan Levy

Président, co-fondateur de bienprévoir.fr

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