Nous y sommes, la Fed devrait relever ses taux ce soir …


Mis à jour le: 15/02/2017 à 15h31 par Chaguir Mandjee

La Fed va faire une annonce sur sa politique monétaire ce soir et devrait préciser qu’elle relève ses taux d’intérêt pour la première fois depuis un an. Janet Yellen devrait parler d’une hausse graduelle, et souligner que la politique fiscale de Trump, si implémentée de manière à booster la productivité des entreprises, pourrait influencer la politique de la banque centrale.

Cette hausse de taux semble justifiée à ce jour, en effet, l’économie américaine a retrouvé une dynamique de croissance positive, le pays est proche du plein emploi et pourra s’appuyer sur une demande domestique solide. Les promesses de plan de relance de la prochaine administration Trump doivent encore se concrétiser, ce qui prendra du temps, mais la principale préoccupation reste la question de l’accroissement du déficit public et de l’absence de financement du programme économique de Donald Trump.

Nouveau rebondissement sur le pétrole ce weekend, un accord a été trouvé entre membres de l’OPEP et non OPEP (Russie, Mexique…) sur une réduction de la production de 558 000 barils par jour à partir de janvier 2017. Il s’agit d’un accord sans précédent avec les membres du cartel pétrolier et il devient clair que les pays producteurs ne veulent pas seulement stabiliser les prix mais désirent les faire monter désormais.

Le rebond du prix du pétrole a des conséquences différentes selon les zones dans le monde. La hausse des cours de l’or noir alimentera une remontée de l’inflation. Aux Etats-Unis, le rebond des cours est également un signal positif pour l’activité car contrairement aux Européens, les Américains avaient très peu utilisé le gain généré par la baisse des prix pour consommer.

Le renchérissement du dollar et celui des coûts de financement dans la devise américaine avec la hausse des taux d’intérêt aux Etats-Unis risquent de peser en 2017 sur la capacité de remboursement de plusieurs pays émergents et de leurs entreprises. Les pays émergents dont les comptes publics et les comptes extérieurs sont déficitaires, comme l’Indonésie, l’Inde, la Thaïlande, le Brésil, ou encore le Mexique, apparaissent plus vulnérables.

Même si la Chine rassure (production industrielle en hausse de 6,2% en novembre et des ventes au détail en hausse de 10,8%), les entreprises chinoises sont endettées à hauteur de 18.000 milliards de dollars, soit l’équivalent de 170% du PIB du pays. Par ailleurs, les dépenses gouvernementales ont progressé de 12,2% en novembre sur un an et ce afin de stabiliser l’économie avec une moindre implication du secteur privé. Cette politique d’investissement soulève en revanche des inquiétudes sur le niveau de la dette publique chinoise.

Par Chaguir Mandjee

Directeur Général de Haas Gestion