H2O AM: point sur la société de gestion
Publié la première fois le: 25/06/2019 à 09h17
Mis à jour le: 25/06/2019 à 15h30
par Jonathan Levy
La société H2O AM a fait l’objet de vives critiques sur un blog hébergé par le très sérieux Financial Times, le 19 juin dernier.
Compte tenu de la gravité des accusations, nous souhaitons vous apporter notre éclairage et nos recommandations quant à la position à adopter.
Tout d’abord, les accusations portent sur un montant important d’actifs illiquides détenus par les fonds de la gamme H2O. L’article mentionnent le chiffre de 1,4 milliard d’euros.
Il faut bien avoir en tête que le sujet de la liquidité est absolument central pour un fonds, il peut s’agir d’un des risques majeurs supportés par le client. En cas de crise, la valeur de ces actifs illiquides est fortement décotée, si bien qu’une vente forcée peut provoquer des pertes importantes. L’enjeu pour le fonds est donc de pouvoir faire face à des sorties massives de capitaux en cas de crise. Pour cela, la part des actifs illiquides doit rester contenue dans des limites raisonnables.
Ce n’est donc pas le principe même de détenir des actifs illiquides qui doit être en cause. D’ailleurs, face à la baisse des taux, certains assureurs mettent en place des stratégies identiques en investissant une petite partie des fonds en euros (garantis par l’assureur) dans de la dette non cotée (donc illiquide), qui apporte un supplément de rendement.
En ce qui concerne les fonds Adagio et Multibonds, la part des actifs illiquides est inférieure à 5% pour le premier et 10% pour le second. Ces niveaux nous semblent tout à fait appropriés aux budgets de risques des différents fonds, et doivent permettre de passer sans encombre une crise de liquidité.
En effet, celui-ci est membre d’un conseil consultatif de la société Tennor Holding, qui investit également dans les sociétés dont les fonds H2O détiennent des obligations.
Bruno Crastes ne perçoit pas de salaire, et n’a pas de lien capitalistique avec Tennor Holding, mais sa position lui permet de faire entendre sa voix quant au sujet de gouvernance des sociétés en question.
En conclusion, à ce stade, nous ne voyons pas de sujet d’inquiétude quant aux fonds de la gamme H2O. Nous recommandons donc de conserver les positions sur ces fonds, dont les performances sont à la hauteur des risques engagés.
Pour les nouvelles souscriptions, il faut noter que la société de gestion vient d’introduire un « swing factor » dans les valeurs liquidatives. Cela revient à mettre des frais de rachats, acquis au fonds, pour éviter que des sorties massives pénalisent les investisseurs qui restent.
On peut continuer à souscrire aux fonds de la gamme H2O, mais à condition d’avoir un horizon de placement long.
Enfin, cette actualité doit nous rappeler un principe de base dans la gestion de votre contrat, celui de la diversification.
A ce titre, nous recommandons de limiter votre exposition à un fonds à moins de 10%, quelle que soit la qualité de ce fonds.
Bien entendu, nous restons vigilants quant à l’évolution des informations qui entourent la société H2O.