Prudence renforcée sur les marchés
Publié la première fois le: 24/11/2015 à 11h16
Mis à jour le: 28/01/2016 à 14h13
par Chaguir Mandjee
Suite aux événements tragiques survenus ce vendredi 13 novembre, nos pensées vont avant tout aux victimes et à leurs proches. Ces événements dramatiques risquent d’alimenter un mouvement général de prudence sur les marchés financiers favorisant les actifs refuges. L’aversion au risque liée au terrorisme et au risque de réplique reste élevée, comme en témoigne la réaction des marchés actions américains aux rumeurs d’attentats en Allemagne la nuit du 17 au 18 novembre.
Ce sentiment de malaise risque de compliquer l’action de la Fed si la parité du dollar face l’euro (à 1,067 le 18 novembre), et plus généralement face aux devises des principaux partenaires commerciaux, devait trop s’apprécier. La publication des données d’inflation CPI confirment un niveau d’inflation « cœur » aux Etats-Unis suffisant pour que la Banque centrale maintienne son intention de relever ses taux directeurs en décembre. Cet indicateur ressort à 1,9% en octobre, en hausse depuis janvier 2015. L’environnement reste favorable pour la Fed que ce soit en termes de niveau des anticipations d’inflation, de surprises économiques ou de volatilité (nette rechute du VIX depuis début septembre).
En ce début de semaine, le membre du directoire de la BCE, Yves Mersch, a adopté une posture prudente quant à une possible intervention de la BCE lors de son prochain comité début décembre, en indiquant que le scénario d’un report de la date de fin du QE est envisagé mais dépendra des prévisions économiques pour 2017. La révision des chiffres d’inflations va dans le bon sens, même s’ils restent toujours trop faibles au regard des cibles. En zone euro, le taux d’inflation a été révisé à 0,1% en octobre comparé à octobre 2014.Plus important encore, le niveau d’inflation sousjacent (hors indices de prix volatils) a rebondit à 1,1% en glissement annuel en octobre.
Au Japon, une nouvelle baisse du PIB au cours du 3ème trimestre entraine le pays en récession. En glissement annuel, le tableau est moins sombre avec une hausse de 1,1%. La pression reste forte sur les épaules de la banque centrale qui devrait toutefois se contenter de poursuivre son programme d’achats jusqu’en 2017.
En Grèce, le gouvernement et les créanciers sont parvenus à un accord qui permettra de débloquer la prochaine tranche d’aide de 2 MM€ ainsi que 10 MM€ pour recapitaliser les banques du pays. Depuis l’été, les discussions entre la Grèce, les institutions européennes et le FMI se déroulent sans accrochage notable, ce qui permet de lever peu à peu les incertitudes qui entouraient la Grèce. La disparition de cette zone d’incertitude constitue un soutien pour les actifs européens. Cependant, ces incertitudes ont été remplacées par des craintes en provenance de la péninsule ibérique. Aujourd’hui, le risque politique vient de la capacité du Portugal à former un gouvernement et de celle de l’Espagne à maintenir son unité.
Enfin, notons la volatilité des cours du pétrole (Brent à 44,26 USD le 18 novembre) qui sont tiraillés entre la résistance de la production américaine et la perspective d’intensification du conflit au Moyen-Orient.