Réforme des retraites : allongement de la durée de cotisation et augmentation des cotisations sociales
Publié la première fois le: 21/10/2014 à 11h45
Mis à jour le: 23/02/2021 à 17h49
par Vincent Cudkowicz
Durée de cotisation rallongée, cotisations sociales augmentées
Après avoir échangé durant deux jours avec syndicats et patronat, Jean-Marc Ayrault a annoncé hier, Mardi 27 Août, les détails de la réforme des retraites en cours, la cinquième de ces vingt dernières années. Celle-ci prévoit un allongement progressif de la durée de cotisation, ainsi qu’une hausse des cotisations sociales, pour les salariés comme pour les employeurs.
En effet, cette réforme prévoit un allongement de la durée de cotisations, pour atteindre 43 ans en 2035. Cet allongement se fera de façon progressive, au rythme d’un trimestre de cotisation supplémentaire tous les 3 ans. Cette hausse de la durée nécessaire de cotisations s’accompagne d’une augmentation des cotisations sociales, de 0.15 point tout d’abord en 2014, puis de 0.05 par an en 2015, 2016 et 2017. Par ailleurs, un « compte personnel de prévention de la pénibilité » sera mis en place en 2015.
Ces différentes mesures – qui devraient concerner « tous les régimes : celui des fonctionnaires, les régimes spéciaux comme le régime général ou, par exemple, celui des indépendants selon des modalités propres. » – doivent empêcher une hausse du taux de la CSG (Contribution Sociale Généralisée) qui aurait pesé sur l’ensemble des ménages.
L’accueil par le PS, l’UMP et les syndicats : une réforme qui ne règle rien
Même si le Premier Ministre se félicite du projet de réforme en l’état, affirmant que « ce sont donc les cotisations sociales qui seront sollicitées à un faible niveau et progressivement. C’était d’ailleurs les vœux des organisations syndicales de salariés », celui-ci est déjà vivement critiqué par l’ensemble des acteurs concernés. Alors que l’UMP, par l’intermédiaire de son président Jean-François Copé a estimé que cette réforme est « simplement une hausse de taxes qui va pénaliser le pouvoir d’achat des salariés, qui va pénaliser la compétitivité des entreprises, à un moment où le chômage continue d’augmenter », Marie-Noëlle Lienemann, au nom du pendant gauche du PS, refuse d’admettre la possibilité d’un passage à 43 années de cotisations pour une retraite à taux plein. Pour elle, « la décision de rallonger la durée de cotisations après 2020 va faire peser de graves risques de baisse des retraites de nos concitoyens ». Enfin, alors que la CGT estime n’avoir « pas été entendue » et maintient une manifestation prévue le 10 septembre, le Medef a quant à lui exprimé ces doutes sur le projet actuel, le qualifiant de « réforme dangereuse qui n’est pas acceptable pour nous. A vrai dire, c’est même une ‘non-réforme’ : aucun problème structurel n’est résolu. Le gouvernement ne fait que taxer, taxer »
Le coût du travail ménagé
En allant un peu plus loin, le Medef peut pourtant trouver source de satisfaction, puisque Jean-Marc Ayrault s’est engagé à nouveau à faire en sorte « que le financement de la protection sociale pèse moins sur le coût du travail », précisant que « cette évolution sera engagée dès 2014, de sorte qu’il n’y ait pas de hausse du coût du travail l’année prochaine ».
L’objectif avoué de ce projet de réforme est de contrer les estimations de déficit des régimes de retraite. Sans mesures prises par le Gouvernement, le déficit global aurait atteint 20 milliards d’euros d’ici 2020. Cette même année, les réformes en cours devraient en avoir rapporté 7,3 pour le régime de retraite général, ce qui compenserait le déficit propre à cette caisse évalué à 7,6 milliards d’euros en 2020 si rien n’était fait.
Par Vincent CUDKOWICZ pour bienprévoir.fr