Regain de prudence en Europe …


Mis à jour le: 28/01/2016 à 14h27 par Chaguir Mandjee

L’absence d’accord entre la Grèce et ses partenaires européens, voire même de simples progrès acceptables par les dirigeants européens continue de peser sur le comportement des actifs européens (actions / obligations). L’évocation d’une possible annulation de la réunion prévue entre A. Tsipras, A. Merkel et F. Hollande témoigne des tensions qui subsistent, si ceci venait à se confirmer, la prudence devra rester de mise sur les marchés européens.
D’autre part, le gouvernement français poursuit ses efforts de réforme avec une série de mesures destinées à soutenir les PME. Rappelons que ces réformes structurelles sont non seulement nécessaires, mais font aussi partie des promesses faites à Bruxelles.

Aux Etats-Unis, le dollar est retombé brutalement du fait d’un regain d’inquiétude quant à la capacité de rebond de l’économie américaine. Selon l’enquête trimestrielle auprès des dirigeants d’entreprises américaines (Business Roundtable), les perspectives d’investissements, d’embauches et de hausses salariales se dégradent. Face à une baisse de la demande, la prudence se renforce, ce qui pourrait limiter l’accélération de croissance au cours de l’année. Les prochaines statistiques seront déterminantes pour savoir si la Fed pourra finalement remonter ses taux directeurs cette année, ce qui permettra au dollar de reprendre sa trajectoire haussière.

Quant au pétrole, la publication des stocks de pétrole aux Etats-Unis ce mercredi 10 juin montre une réduction significative de ces derniers. Cette réduction viendra sans doute alimenter le mouvement haussier sur le cours de la matière première, reparti fortement à la hausse mardi suite à la réduction des prévisions de production aux Etats-Unis ce même jour. Rappelons qu’une remontée trop brutale du pétrole pénaliserait la consommation, ce qui est particulièrement sensible aux Etats-Unis.

En Chine, le recul de l’inflation accroit les marges de manoeuvre de la banque centrale. Cependant, malgré les efforts des autorités, la demande domestique peine à prendre le relais pour devenir le principal moteur de la croissance. Suite à la déception des chiffres du commerce extérieur et la faiblesse de la demande domestique révélée par celle des importations, le gouvernement devrait poursuivre ses mesures d’assouplissement monétaire.
Alors qu’au Japon, les déclarations visant à stabiliser le yen à sa parité actuelle face au dollar s’enchaînent, après une rapide dépréciation sur le mois passé.

Dans ce contexte, sans un accord global entre grecques et européens, l’incertitude restera forte avec des conséquences directes sur les taux souverains et un écartement croissant entre les taux des pays « core » et des pays périphériques. Les marchés européens s’inscrivent en baisse, mais plus modérément que les jours précédents, ils subissent toujours le contrecoup d’une remontée des taux souverains qui se poursuit, aussi bien en Europe qu’aux Etats-Unis et au Royaume-Uni.

 

Par Chaguir Mandjee

Directeur Général de Haas Gestion