Semaine décisive en Europe…


Mis à jour le: 05/07/2018 à 12h09 par Chaguir Mandjee

EDITO

Dans son discours sur l’état de l’Union, Barack Obama a mis en avant la bonne santé de l’économie américaine et développer ses ambitions pour les dernières années de son mandat. Bien que l’activité ait fortement accélérée, les retombées positives peinent à se diffuser à l’ensemble des ménages. Le président des Etats-Unis souhaite ainsi cibler ses initiatives en direction de la classe moyenne américaine pour faire émerger de nouveaux relais de croissance. Parmi les annonces, on notera la hausse du salaire minimum, le développement des congés maladies et maternité. Dans le contexte de faible inflation que nous connaissons actuellement, de telles mesures seraient un soutien puissant à la consommation américaine. Parallèlement à ces réformes, le président américain souhaite accélérer les dépenses d’investissements dans les infrastructures. Ces dernières seraient essentiellement financées par une augmentation des impôts pour les ménages les plus aisés, ce qui risque de susciter une opposition des Républicains.

Au Japon, la Banque Centrale Japonaise gagne encore du temps en annonçant uniquement une prolongation d’un an et un élargissement des prêts afin de soutenir le crédit. Du côté des prévisions, la BoJ révise à la hausse la croissance pour 2015-2016 à 2.1% (contre 1.5%) due notamment à la forte baisse de la facture énergétique. Cependant le rythme de croissance des salaires est désormais proche de 0, ce qui laisse envisager des pressions inflationnistes toujours faibles à moyen terme.

En Europe, la Banque Nationale Suisse a décidé de stopper le maintien de la parité de sa devise, notamment face à l’euro. Cette décision soudaine a entraîné une forte appréciation du Franc Suisse et prouve une fois encore qu’il n’existe aucune coordination entre les différentes banques centrales. Cette semaine, la BCE annoncera jeudi la liste des mesures qu’elle va mettre en place pour augmenter son bilan de 2 000 Mds € à 3 000 Mds €. Les marchés attendent beaucoup de cette annonce. Si une action de la BCE semble acquise, c’est d’avantage l’ampleur et le mécanisme de mise en œuvre de celle-ci qui pourrait amener une forte déception des investisseurs. En Grèce, les élections de dimanche sont également un facteur d’incertitudes pour les marchés.

Dans ce contexte, nous anticipons des séances très volatiles sur les marchés pour les prochaines semaines et il s’agira de savoir prendre ses bénéfices le moment venu pour mieux revenir par la suite.

 

Par Chaguir Mandjee

Directeur Général de Haas Gestion