Trump veut faire ses preuves…


Mis à jour le: 06/04/2017 à 09h36 par Chaguir Mandjee

Vendredi dernier ont été publiés les chiffres d’inflation en Zone Euro ainsi qu’aux Etats-Unis. L’écart continue de se creuser entre l’Europe qui peine à maintenir son inflation sous-jacente malgré des indices PMI bien orientés et les Etats-Unis qui bénéficient largement de la situation proche du plein emploi que connaît actuellement le pays. Cette situation profite à la Fed qui devrait donc être en mesure d’appliquer son programme de deux nouvelles hausses de taux cette année, tandis qu’en Europe la BCE doit continuer à agir de manière plus prudente malgré la disparition du risque déflationniste.

 

Malgré ces bons chiffres pour les Etats-Unis, la situation reste délicate d’un point de vue politique. Les négociations ont en effet repris en ce qui concerne la réforme de l’Obamacare, mais il demeure pour l’heure compliqué d’entrevoir la possibilité d’un compromis tant la situation semble bloquée. En parallèle, le Président a réitéré son souhait d’aller de l’avant et d’appliquer les autres mesures de son programme, notamment en ce qui concerne l’important plan de financement promis par l’ex candidat. Ce dernier semble d’ailleurs vouloir privilégier des résultats immédiats favorisant les projets nécessitant une mise en place rapide dans un premier temps, probablement dans le but de se défaire de l’image à laquelle Donald Trump est de plus en plus associé, celle d’un président qui peine à délivrer ses promesses.

 

En France avait lieu ce mardi le deuxième débat des élections. Alors que le premier tour se tiendra dans moins d’une vingtaine de jours, ce ne sont pas moins de 11 candidats qui étaient réunis pour défendre leurs idées. Ce débat, que nous qualifieront simplement de dissonant, n’a pas permis de faire émerger de réelles nouveautés, mais le nombre élevé de candidats relativement méconnus laissent présager d’une plus forte fragmentation des votes qu’à l’accoutumé, même s’il est difficile d’en connaitre l’ampleur. Toutefois les premiers sondages suite à ce débat confirment la position forte des principaux candidats et notamment d’Emmanuel Macron qui est de nature à rassurer les marchés.

 

Enfin, une semaine après le déclenchement de l’article 50 pour la sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne, la publication de la feuille de route des négociations permet de mieux apprécier la position de chacun des deux camps. La possibilité d’un accord de libre-échange n’est pas exclue mais est conditionnée par de nombreux éléments sujets à des désaccords entre le Royaume-Uni et ses partenaires Européens, en tête desquels l’Irlande qui pose la question de la frontière physique entre les deux pays, et l’Espagne concernant l’épineux problème du détroit de Gibraltar. A cela viennent s’ajouter les discordances internes au Royaume-Uni, et notamment la demande officielle formulée vendredi dernier par l’Ecosse pour la tenue d’un référendum visant à obtenir l’indépendance de la région. Le processus sera donc long pour Theresa May et le Royaume-Uni pour qui rien ne semble acquis…

 

Par Chaguir Mandjee

Directeur Général de Haas Gestion