Un début d’été mitigé


Mis à jour le: 13/07/2016 à 14h42 par Chaguir Mandjee

Aux Etats-Unis, l’économie américaine a créé 287 000 emplois en juin selon l’estimation fournie vendredi après-midi, soit un nombre très supérieur aux attentes. Ces chiffres ont rassuré sur l’économie (hausse des marchés actions) sans pour autant faire avancer la date prévisionnelle de relèvement de ses taux directeurs par la Fed selon les courbes futures. Même si la Fed laissera passer les élections présidentielles américaines de novembre, elle devrait durcir sa politique monétaire, ce qui engendrera progressivement des modifications des anticipations et portera le dollar.
La saison de publication des résultats qui commence cette semaine sera l’occasion d’évaluer plus précisément l’ampleur de l’incertitude générée par le vote des britanniques auprès des dirigeants d’entreprise, en particulier celles de l’Union Européenne et l’enjeu se situera autour du prétexte que pourrait constituer le Brexit pour les entreprises dont les objectifs seraient trop tendus.
En ce début de semaine, l’autre candidate pour le poste de premier ministre britannique s’est retirée laissant la place à Theresa May et apportant une visibilité nouvelle sur le processus du Brexit. Theresa May l’a répété, le « Brexit signifie Brexit », et promet un succès pour son pays. De plus, demain, jeudi 14 juillet, la Banque d’Angleterre devrait baisser ses taux d’intérêts, premier pas vers la transition.
Les institutions prennent officiellement acte de l’impact du Brexit sur la croissance de la zone euro. La Commission Européenne a révisé ses prévisions avec une perte cumulée pour le Royaume-Uni entre 1% et 2,5% d’ici 2017 et un effet d’entrainement sur la croissance de la zone euro compris entre 0,2% et 0,5% d’ici 2017, une prévision partagée par la BCE. Chaque point de croissance perdu correspond à une difficulté additionnelle pour sortir le système bancaire italien de la question des créances douteuses. Le FMI plaide pour une aide face au montant des créances douteuses et réclame des mesures pour améliorer et raccourcir le processus de restructuration de la dette des entreprises.
Au Japon, le parti au pouvoir remporte les élections législatives. Après la victoire, le Premier Ministre Abe a appelé à un vaste plan de mesures économiques pour relancer la croissance, à hauteur de $199bn.
Le début d’été est chargé en échéances qui pourraient être source de volatilité : le 21 Juillet, réunion de la BCE, d’ici là, les attentes vont grandir, le 27 Juillet, réunion de la Fed, Yellen devra être prudente pour ne pas choquer les marchés. Les 28 et 29 Juillet, Stress Test des banques européennes, nervosité attendue sur les marchés, et enfin le 29 Juillet, réunion de la BoJ, et là, les attentes sont énormes. Le support des autorités, véritable stimulant de l’appétit pour le risque, devra être à la hauteur des attentes du marché.

Par Chaguir Mandjee

Directeur Général de Haas Gestion