Edito du mois : « un investissement confortable est rarement profitable » (Robert Arnott)


Mis à jour le: 27/04/2023 à 17h06 par Jonathan Levy

bourse paris cac40

 

Le CAC 40 a dépassé son plus haut niveau historique au cours du mois d’avril à 7581 lors de la séance du 24 avril, mais cette bonne nouvelle ne va probablement pas réconcilier ceux qui sont fâchés avec la bourse.
L’incompréhension de cette hausse est forte pour beaucoup : les nuages sont nombreux dans le ciel économique, avec une inflation forte qui ne baisse que lentement, amputant le pouvoir d’achat des gens, un risque bancaire élevé aux Etats-Unis avec la faillite de deux banques et des inquiétudes persistantes sur une troisième (la First Republic Bank), un risque géopolitique élevé avec la guerre en Ukraine et ses conséquences durables sur les relations internationales… Et pourtant, les raisons de la hausse sont claires. Que faut-il faire maintenant ?

 

L’activité mondiale s’est un peu améliorée début 2023, contrairement aux anticipations fin 2022. Cela s’explique en partie par le dynamisme de la Chine grâce à la réouverture de l’économie suite à la fin de la politique « zéro covid » et à l’assouplissement de la politique économique et monétaire. L’empire du milieu bénéficie de la situation enviable d’avoir une croissance qui accélère et une inflation qui baisse significativement. La croissance mondiale est attendue à 2,8% en 2023 puis 3% en 2024, dont la moitié provient du dynamisme de la Chine et de l’Inde.

Ainsi, les secteurs les plus exposés à cette zone géographique ont le plus progressé depuis le début de l’année. Ainsi, la hausse du CAC 40 depuis le début de l’année (+15% au 26 avril) s’explique en grande partie par la hausse des valeurs du luxe, LVMH (+29%), Hermes (+36%) et Kering (+20%), et par un autre poids lourd L’oréal (+28%), le secteur du luxe étant particulièrement dépendant de la vigueur de l’économie chinoise.

La grande majorité des autres secteurs qui composent le CAC 40 est moins bien lotie, puisque les 30 valeurs les moins capitalisées font presque du sur-place depuis le début de l’année.

 

Globalement, le marché actions a plutôt bien résisté au récent choc bancaire que nous venons de traverser. Mais quid des mois à venir ?

 

Les marchés financiers vont être très sensibles au niveau des taux d’intérêts. Une baisse des taux marquée signifierait une modération du cycle économique. Cela se traduirait dans un premier temps par une baisse des anticipations de résultats des entreprises, mais justifierait aussi des multiples de valorisation plus élevés. Dans ce scénario de baisse des taux, les marchés actions devraient rebondir ensuite. En revanche, une hausse des taux supplémentaire, qui serait nécessaire pour faire baisser une inflation soutenue, ferait courir un risque haussier sur les taux réels, et aurait pour conséquence de caper les valorisations de marché. Concrètement ce scénario s’accompagnerait d’une correction des actions.

 

Ainsi, certains considèrent que nous sommes dans une situation paradoxale avec une bourse qui paraît chère alors que des risques persistent. Mais cela est en fait tout à fait normale et très classique : tout investissement comporte des risques, la performance attendue est justement la rémunération du risque pris. De ce fait, un investissement parait toujours cher au moment de prendre la décision. C’est parce qu’on investit TOUJOURS dans un contexte incertain que les marchés actions offrent une rémunération potentiellement élevée dans la durée, au prix d’une forte volatilité.

 

L’équipe de bienprévoir.fr est à votre disposition pour vous accompagner au mieux dans ce contexte particulier et rechercher les meilleures solutions pour vous.

 

Par Jonathan Levy

Président, co-fondateur de bienprévoir.fr

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