Vents contraires venant des Etats-Unis


Mis à jour le: 08/09/2016 à 09h28 par Chaguir Mandjee

La publication de l’indice ISM des services américains pour le mois d’août ressort significativement inférieur aux attentes (51.4 contre 54.9 attendu et 55.5 le mois dernier). Ce chiffre, ainsi que l’ISM manufacturier qui déçoit également a fortement réduit la probabilité d’une action de la Fed dès ce mois-ci et provoqué un ajustement des marchés. Même les chiffres positifs de la consommation et de l’emploi ne compensent pas ces deux mauvaises publications et les taux souverains à court et long terme, tout comme le dollar restent sous pression.

Cependant, la possibilité d’une hausse des taux subsiste, le Président de la Fed de San Francisco, John Williams, dresse un constat optimiste de l’économie US, et ce malgré les derniers chiffres parus (ISM). En ce qui concerne la hausse des taux, sa décision n’est pas arrêtée, il révèle que la hausse peut intervenir à chaque réunion selon lui. Tout cela dépendra néanmoins de la capacité de redressement de l’économie américaine au troisième trimestre, car l’incertitude plane. De plus, toujours selon J. Williams, la FED pourrait relever ses objectifs d’inflation à 3 ou 4% à long terme si l’activité venait à se détériorer.

L’action de la Fed sera particulièrement suivie par les autres banquiers centraux. Au Japon, Kuroda a déclaré qu’il attendrait la décision de la Fed avant d’intervenir. La BCE devrait en faire de même demain, mercredi 8 septembre lors de sa réunion de politique monétaire. En effet, si la Fed devait à remonter ses taux, cela ferait le jeu de la BCE. Dans le cas contraire, la BCE serait contrainte d’agir et de prolonger son QE.

En Europe, les marchés se tiennent à la réunion des ministres des Finances européens ce vendredi. L’objectif étant de solidifier la construction européenne en la rendant capable de s’adapter aux chocs économiques, ainsi que d’appuyer la croissance, l’enjeu d’une telle rencontre est primordial. Cependant, des mesures de la sorte nécessitent de vraies réformes, et certains pays semblent peu enclins à accepter les termes de la discussion de manière rapide. Par exemple, une réponse aux chocs économique se traduirait par un mécanisme de transfert des pays riches envers les pays en difficultés. A l’approche des élections, le gouvernement allemand semblerait avoir du mal à faire accepter ce genre de nouvelle par l’électorat de son pays. Dès lors, la BCE se retrouve seule et devra continuer son programme de rachats d’actifs en 2017.

Comme en Allemagne, à l’approche des élections, le gouvernement français compte procéder à une baisse d’impôts. Ce geste accommodant devrait être destiné aux classes moyennes françaises, tandis que le ministre des Finances allemand, suite à la claque reçue par Angela Merkel lors des élections régionales, propose une réduction de 15 milliards d’euros d’impôts pour les foyers à revenus modestes.

Par Chaguir Mandjee

Directeur Général de Haas Gestion