Visite de Pierre Moscovici aux universités d’été du Medef
Publié la première fois le: 21/10/2014 à 11h45
Mis à jour le: 03/03/2016 à 16h28
par Vincent Cudkowicz
Le crédit d’impôt compétitivité-emploi défendu par Pierre Moscovici
En visite hier, jeudi 29 août aux universités d’été du Medef, le ministre de l’Economie et des Finances s’est adressé aux chefs d’entreprises. Après quelques flatteries de circonstance, il a tenu à réaffirmer sa position vis-à-vis du crédit d’impôt compétitivité-emploi (CICE), vivement critiqué par son auditoire.
Cette déclaration était nécessaire, dans la mesure où le CICE est mal perçu par les entrepreneurs. Pierre Moscovici a d’ailleurs précisé que celui-ci rentrerait réellement en vigueur l’année prochaine, puisque pour l’instant, seuls les entreprises en difficultés de trésorerie avaient un intérêt à demander son préfinancement.
Pour rappel, ce crédit d’impôt décidé fin 2012 se calcule à partir des rémunérations qui ne dépassent pas 2,5 fois le SMIC, auxquelles on applique un taux de 4% (6% à partir de 2014). Il permet un allègement du coût du travail qui devrait être de 10 milliards d’euros en 2013, pour atteindre les 20 milliards d’ici 2015 (15 milliards en 2014).
Des engagements pris concernant de nouvelles mesures
Face à des interlocuteurs initialement loin d’être acquis à sa cause et qui parlaient encore deux heures plus tôt d’ «enfer fiscal français », le Ministre, dont l’attitude laissait paraître son désir de séduction, a entre autres tenu à rassurer en indiquant que « le CICE ne referme pas le dossier du coût du travail ». Ce qui sous-entend que d’autres mesures en faveur des entrepreneurs seront prises à court ou moyen terme, en plus de cet allègement du coût du travail.
Parmi celles-ci, on peut noter la volonté avouée de « baisser le niveau de prélèvement obligatoire pesant sur les entreprises », alors qu’initialement, une hausse globale de 6 milliards d’euros étaient prévue.
Pierre Moscovici s’est par ailleurs d’ores et déjà engagé a compensé les hausses de cotisations patronales engendrée par la réforme des retraites, et ce par l’intermédiaire d’une baisse des cotisations familiales. Une précision concernant cette baisse a été apportée, à savoir qu’elle s’appliquera jusqu’à la fin du quinquennat et pas seulement en 2014, mettant fin aux inquiétudes grandissantes.
En définitive, c’est l’ensemble du système d’imposition que le Ministre souhaiterait moderniser.
Le Président du Medef ne se contentera pas de belles paroles
Pour Pierre Gattaz, nouveau président du Medef, la prudence est de mise. Celui qui s’est prononcé pour un retrait de l’ISF et une annulation du projet de taxe à 75% lors du discours d’ouverture des universités d’été n’a pas voulu se réjouir trop vite des annonces faîtes par le Ministre, se remémorant la déconvenue subie concernant la réforme des retraites. Et afin de constater par lui-même l’avancée des différents chantiers évoqués et leur conformité avec les engagements pris, il sera présent à Bercy dès lundi matin.
Un participant résume bien le déplacement du Ministre et le ressenti d’entrepreneurs séduits dans le discours et l’attitude, mais en attente de concret :
« Je trouve qu’il s’en est bien tiré. Mais il était en contradiction avec les thèses dogmatiques de son gouvernement qui est resté dans les années 1970, quand l’empire soviétique n’était pas encore tombé »
Par Vincent CUDKOWICZ pour bienprévoir.fr