Les leçons de la crise d’octobre 1987


Mis à jour le: 26/10/2023 à 08h40 par Jonathan Levy

Image Les leçons de la crise d’octobre 1987 BPR

Le 19 octobre dernier, nous avons commémoré le 36ème anniversaire du krach d’octobre 1987 où l’indice actions américain (le S&P 500) avait baissé de 20,5% en une seule journée : le fameux lundi noir. C’était la plus importante baisse journalière de l’histoire, dépassant même la chute observée lors du jeudi noir d’octobre 1929. À certains égards, la situation actuelle ressemble à celle de 1987 : une inflation élevée qui nécessite une hausse des taux d’intérêt forte pour calmer les tensions sur les prix. Que nous apprend l’analyse de la crise de 87 ? Quelle leçon en tirer sur nos choix de placement aujourd’hui ?

Au-delà de la baisse de 20,5% des actions américaines au 19 octobre 1987, le marché connaissait un scénario de correction prolongée (phase de « bear market » comme disent les américains) de 34% entre les mois d’août et décembre 1987. C’est l’une des rares corrections de marché qui ne soit pas liée à une récession économique américaine, ce qui n’est arrivé que 3 fois depuis la Seconde Guerre Mondiale. La principale source de baisse des marchés était la puissante correction des marchés obligataires, où les obligations souveraines américaines à 10 ans ont connu une hausse des taux de 3,25% de janvier à octobre 1987. Cela est assez semblable avec la situation actuelle où nous faisons face à une hausse très forte des taux nominaux : +4,20% depuis le point bas de l’été 2020 et +3,20% depuis le début 2022. Si l’on corrige les taux « nominaux » de l’inflation (ce qu’on appelle les taux « réels »), la hausse de 2022-2023 (+3,50% sur 2 ans) est sensiblement plus forte qu’en 1987 (+1% environ). Enfin, on peut signaler que l’inflation avait fortement remonté en 1987 pour atteindre les 5%, niveau identique à celui que connaissent les États-Unis aujourd’hui.

Même si le contexte est un peu différent aujourd’hui, il est toujours intéressant d’observer la durée de la crise en 1987. L’inflation élevée, principale source de cette crise, n’a baissé qu’à partir de 1991, ce qui a permis alors une baisse des taux longs. Si on considère le pic d’inflation au cours de l’été 2022 aux USA, la tension sur les prix pourrait revenir à un niveau normal au cours de l’année 2025 ou 2026, avec des taux longs qui resteraient élevés jusque-là. C’est justement le sens de l’intervention de la Réserve fédérale des États-Unis (FED) lors de son dernier comité de politique monétaire, au cours duquel elle a affirmé sa stratégie « higher for longer » (plus haut plus longtemps) : les taux seraient maintenus à un niveau élevé pendant une période plus longue qu’attendue précédemment.

 

Quel choix en matière de placements financiers ?

Dans ce contexte, on maintient notre recommandation de prudence sur les actions, même si la correction récente peut générer des opportunités dans le marché, au cas par cas.

Les obligations présentent un niveau de rendement tout à fait satisfaisant, cohérent avec le risque pris. En particulier, les obligations souveraines et les obligations d’entreprise avec une notation « investment grade » (de qualité supérieure à BB+) présentent un fort intérêt.

Pour ceux qui souhaitent prendre moins de risque, les fonds en euros présentent un rendement tout à fait satisfaisant. En revanche, il faut choisir ceux qui offrent un bonus élevé, mécanisme proposé par certains assureurs pour inciter les clients à investir dans leur fonds euro, afin de générer un effet relutif sur le stock : les obligations achetées aujourd’hui, dans les conditions de taux favorables, permettent de rehausser le taux de rendement moyen du stock.

Enfin, pour compléter cette approche, vous avez aussi la possibilité d’investir dans des produits structurés prudents qui offrent une double garantie, sur le capital et sur les coupons (autour de 5% actuellement), en contrepartie d’une durée de placement souvent plus longue, jusqu’à 10 ans.

Tous ces produits sont présents selon vos besoins, dans nos contrats d’assurance-vie, nos contrats de capitalisation ou nos PER.

L’équipe de bienprévoir.fr se tient à votre disposition pour vous accompagner dans vos choix en matière patrimoniale.

Par Jonathan Levy

Président, co-fondateur de bienprévoir.fr

Vidéo associée