Edito du mois : L’intérêt du Private Equity
Publié la première fois le: 28/02/2023 à 11h55
Mis à jour le: 06/03/2023 à 09h58
par Jonathan Levy
Les encours de Private Equity ont très fortement augmenté au cours des deux dernières décennies. Au niveau mondial, ils sont passés de 200 à 4 500 milliards de dollars. Si ça reste très mesuré comparativement aux actions cotées milliards de dollars), l’augmentation témoigne de l’intérêt croissant des investisseurs pour cette classe d’actifs.
Plutôt réservée aux investisseurs institutionnels et aux grandes fortunes, elle tend à se démocratiser depuis quelques années en France. On juge l’intérêt d’un placement financier à l’aune du couple rendement / risque qu’il présente : le rendement espéré est-il à la hauteur du risque pris ? A ce titre, le Private Equity est très bien placé.
Quels sont les atouts et les risques associés aux Private Equity pour les investisseurs ?
Tout d’abord, le Private Equity permet d’investir dans des entreprises à différents stades de leur développement. Vous pouvez très bien investir dans des entreprises naissantes (on parle alors de capital-risque) que dans des entreprises matures (capital-transmission). Entre ces deux stades, il existe le capital-développement qui adresse les entreprises ayant passées le cap des premières années et qui cherchent des capitaux pour se développer sur d’autres marchés, par exemple à l’international.
Historiquement, les performances du Private Equity sont excellentes, et peuvent largement dépassées les 10%. A mi-2022, la performance médiane des fonds de Private Equity monde sur 10 ans a été supérieure à 15% annuelle (source les Cahiers Verts de l’Economie).
Le Private Equity permet aussi d’investir dans des secteurs particuliers, qui sont actuellement en forte croissance. C’est le cas par exemple de la cybersecurité : avec la digitalisation croissante de l’économie, nous sommes de plus en plus vulnérables lorsque les systèmes ne sont pas bien protégés. Ainsi, les montants récupérés par les hackers explosent depuis quelques années (x4 entre 2019 et 2020), les entreprises et les institutions publiques ont donc intérêt à dépenser beaucoup plus pour se protéger contre ce risque, qui est reconnu comme étant un des principaux risques qui menace la stabilité économique mondial selon la FED. Le secteur présente ainsi une vraie opportunité d’investissement.
Vous pouvez aussi choisir des secteurs qui ont su sens à vos yeux. Outre la performance financière, vous êtes peut-être attachés à ce que vos investissements répondent à certains objectifs extra-financiers. Vous pouvez par exemple retenir des entreprises qui ont un impact environnemental positif : ainsi, tout comme le risque de cybersécurité qui menace la souveraineté des pays, le risque environnemental est un des grands défis de notre temps : réchauffement climatique, pollution de l’air, de l’eau et des sols, exploitation non durable des ressources, gestion des déchets, insécurité en matière d’alimentation et d’eau, déforestation, disparition de la biodiversité… Des solutions existent mais elles ont besoin de fonds pour être déployées : en investissant dans des fonds à impact environnemental, vous permettez à des entreprises de développer leurs solutions pour la planète.
Mais bien sûr, il convient d’évoquer les limites du Private Equity.
Investir dans une entreprise innovante présente un risque en capital important.
Il est donc nécessaire de diversifier ses placements en privilégiant les fonds communs qui investissent dans un grand nombre d’entreprises. Cela permet également de déléguer l’analyse financière et technique des sociétés à un gérant qui est un professionnel du secteur en question.
Mais cela n’est pas suffisant, car on constate qu’il existe une grande dispersion des performances entre les fonds. Les meilleurs fonds présentent un TRI de plus de 25% annuel sur 10 ans, quand les fonds du 3ème quartile sont autour de 5% annuel. Le choix de la société de gestion et du gérant est donc important (beaucoup plus que pour les actions cotées). Nous préconisons également de diversifier les fonds sélectionnés.
Le second risque lié à la classe d’actifs est le manque de liquidité. Lorsqu’on investit dans une société non cotée, il est souvent difficile de revendre sa position en cas de scénario adverse. Pour être plus précis, dans un marché peu liquide, il peut être compliqué, voire impossible de revendre les titres à un prix qui nous convient. Le risque de liquidité peut fortement impacter le prix des actifs. Dans un scénario extrême, la ligne peut descendre à zéro, ce qui signifie que vous perdez totalement votre mise initiale.
Pour se prémunir contre le risque de liquidité, il est vivement recommandé de diversifier ses placements (encore une fois en investissant dans plusieurs fonds), et surtout de ne placer que les sommes dont on est certain de ne pas avoir besoin sur l’horizon recommandé par le fonds (entre 5 et 12 ans selon les fonds).
Malgré ces mises en garde nécessaires, nous sommes convaincus que le Private Equity est une classe d’actifs intéressante pour les investisseurs qui ont du temps devant eux, qui apporte de la performance dans la durée et de la décorrélation par rapport aux autres classes d’actifs. Toute l’équipe de bienprévoir.fr se mobilise pour vous accompagner au mieux dans le choix des supports de Private Equity les plus adaptés pour vous.