Edito Spécial Marché : Guerre Russie – Ukraine : quel impact sur vos placements ?


Mis à jour le: 10/03/2022 à 13h27 par Jonathan Levy

 

Edito rédigé le 8 mars 2022

Depuis notre dernier point (cf l’edito de la newsletter du 24 février), la situation géopolitique et économique a beaucoup évolué. Il nous est apparu nécessaire de vous faire part de notre analyse de la situation et de son impact sur vos placements.

Depuis le 24 février dernier, date d’entrée de l’armée russe en Ukraine, la situation s’est dégradée sur les marchés financiers avec l’enlisement relatif des russes sur le terrain militaire et les craintes sur le nucléaire qui font monter la tension d’un cran.

Nous soulignions à cette date que le sujet majeur de cette crise pour les marchés financiers était la hausse des prix de l’énergie. Or, depuis le 24 févier le pétrole a continué de s’envoler, avec une hausse de 30% en 10 jours, en partant d’un point déjà élevé de 100 $ le baril de Brent. Si le prix reste durablement sur ces niveaux, cela aura un impact négatif sur la croissance économique de plusieurs dizaines de points de base. Les entreprises devraient dans leur ensemble annoncer une baisse de leurs perspectives bénéficiaires. Au niveau mondial, on s’attend à ce que la croissance de l’année 2022 ne soit plus que de 3%, contre près de 4% attendu précédemment.

A-t-on atteint un point haut sur le pétrole ? Nous ne le savons pas encore. Plusieurs scénarios sont possibles dont une nouvelle poussée des prix à 180 – 200 $.

L’administration américaine réfléchit actuellement à un accroissement des sanctions contre la Russie. Compte tenu de tout ce qui a déjà été fait, la mesure la plus spectaculaire et la plus efficace serait un embargo total sur les hydrocarbures russes*. S’il est difficile d’inclure le gaz, l’Europe n’ayant pas suffisamment de solutions alternatives, cela pourrait concerner le pétrole, dont les exportations pèsent pour 11% du PIB de la Russie (pétrole brut et produits pétroliers raffinés). Cet embargo provoquerait un choc d’offre de 4 à 5 millions de barils / jour. Il est probable que la Chine amortirait une partie de ce choc en reprenant du pétrole russe, mais cela causerait tout de même une hausse du Brent de l’ordre de 100% par rapport à son niveau d’avant crise. Ce scénario pourrait provoquer une récession mondiale.

Dans ce contexte incertain, quelles sont les sources de soutien ou de remontée des marchés financiers ?

Généralement, la politique monétaire des Banques Centrales s’adapte dans un contexte d’incertitudes et de doutes des investisseurs. Mais si la FED ralentit son programme de remontée des taux d’intérêt cette année, elle devrait quand même maintenir la direction pour lutter contre une inflation stratosphérique. Même son de cloche du côté de la BCE, où l’on ne peut compter sur un puissant soutien monétaire, compte tenu des risques inflationnistes élevés.

Et comme toujours, dans les marchés financiers actuels où certains secteurs sont exagérément affectés, on commence à voir des opportunités d’investissement. Certains ratios que nous suivons commencent à montrer des niveaux d’achat en passant sous leur moyenne de long terme. Ainsi la prime de risque s’est brutalement accrue sous l’effet de la baisse des taux et la baisse des valorisations.

Que faire dans le contexte actuel ?

Pour ceux qui détiennent des fonds en euros, il n’y a pas d’inquiétude à avoir sur le capital puisqu’ils sont garantis par la compagnie d’assurance. Les contraintes réglementaires poussent les assureurs à orienter leur gestion de manière très prudente, ce qui les éloigne d’un risque de faillite.

En revanche, ce contexte devrait pousser les taux à la baisse, si bien que les fonds en euros vont continuer le grand écart avec l’inflation qui continue de progresser.

Pour se prémunir contre une forte inflation qui érode votre pouvoir d’achat, vous pouvez toujours vous tourner vers les fonds immobiliers au travers des SCI et des SCPI qui font figure de valeur refuge et qui profitent à la fois de la baisse des taux longs et de la remontée de l’inflation. Les perspectives de rendement des supports immobiliers restent de bonne facture après une belle année 2021.

Sur la partie plus risquée, les portefeuilles incluant des produits structurés ont plus souffert, ceux-ci ayant souvent accusé la baisse des marchés. Nous conseillons de maintenir les positions de ces portefeuilles qui présentent l’avantage d’une date d’échéance plus lointaine, et laissent donc la chance de voir un rebond de marché dans un second temps, comme on a pu le vivre après la crise du covid.

Les portefeuilles constitués d’OPCVM ont globalement mieux résisté, étant souvent moins exposés aux marchés européens plus touchés. En revanche, ils investissent plus sur les valeurs de croissance qui bénéficient de la baisse des taux d’intérêt à long terme.

Nos équipes se tiennent à votre disposition pour faire un point plus personnel si vous le jugez nécessaire. Ainsi vous pouvez prendre rendez-vous avec notre pôle « Allocation d’Actifs » (allocation@bienprevoir.fr) qui vous proposera le cas échéant d’adapter vos placements à la situation actuelle.

Sachez aussi que, lors des corrections fortes des marchés financiers, certaines classes d’actifs baissent exagérément et laissent apparaître de réelles opportunités d’investissement, notamment sur des secteurs qui pourraient profiter de la situation dans les années futures. On pense par exemple à la thématique de la sécurité. On pense également à des produits structurés sur le marché secondaire.

Si vous êtes intéressés à connaître ces opportunités, n’hésitez pas à vous manifester auprès de votre conseiller bienprévoir.fr qui vous présentera les produits adaptés à votre situation.

Toute l’équipe de bienprévoir.fr est mobilisée dans le contexte actuel pour vous accompagner au mieux. Vous pouvez compter sur nous.

* Entre l’écriture de cet édito et sa publication, les Etats-Unis ont annoncé un embargo sur le pétrole et les énergies russes.

 

Par Jonathan Levy

Président, co-fondateur de bienprévoir.fr