Produits structurés : une nouvelle génération de placements


Mis à jour le: 27/07/2023 à 13h00 par Vincent Cudkowicz

Depuis quelques mois, nous assistons à un véritable renouveau dans le domaine des produits structurés, ou des placements dits « à formules ». Le retour de la volatilité et la remontée des taux ne sont pas les seules explications de ce nouvel attrait. En effet, l’industrie a bien changé ces dernières années.

 

Qu’est-ce qu’un produit structuré ?

 

Les produits structurés sont des solutions d’investissements qui associent un sous-jacent (indice, action, obligation, panier d’actions ou d’obligations, matières premières voire des devises) à une obligation et des options.

 

Bon à savoir : Un produit structuré est juridiquement un titre de créance émis par une banque.
Il peut se définir comme un assemblage de plusieurs instruments financiers : une obligation qui va agir sur le mécanisme de plus ou moins grande protection du capital et des options qui vont agir sur le niveau de coupon espéré.

 

À cet ensemble sont associés différents scénarii qui – s’ils se réalisent – peuvent permettre à l’investisseur de toucher des coupons plus ou moins importants ou de se voir rembourser leur placement par anticipation, par exemple. Dans le cas où le scénario positif ne se déroule pas, comme la croissance d’un indice, la performance d’une action ou d’un panier d’actions, l’investisseur peut perdre l’intégralité ou une partie de son capital.

L’observation du comportement du sous-jacent va agir à la hausse ou à la baisse sur la valeur du placement, en fonction des scénarii prédéfinis.

 

Attention ! Ces placements doivent être considérés comme des produits complexes puisqu’ils additionnent généralement plusieurs mécanismes qui les rendent délicats à suivre pour un investisseur néophyte.

 

 

Quels sont les facteurs d’intérêt pour les produits structurés ?

 

La remontée des taux d’intérêts

Un produit structuré est l’alliance d’une obligation et d’une option. L’obligation est le socle du produit structuré qui sert à protéger le capital, partiellement ou totalement, selon les produits. De son côté, le coupon de l’obligation viendra financer le coupon du produit structuré.

De ce fait, plusieurs paramètres vont venir influencer la construction d’un nouveau produit structuré : le niveau des barrières (coupon et capital), la volatilité implicite du sous-jacent (indice, panier d’action ou taux), le montant des dividendes futurs estimés, la durée de vie du produit, le taux d’intérêt sans risque et le risque de défaillance de l’émetteur.

Cela explique en partie l’attrait renouvelé des produits structurés par rapport à la période précédente où les taux d’intérêts étaient très bas voire négatifs, ce qui pesait sur la garantie en capital, mais également sur les niveaux de coupons. Pendant cette période, pour obtenir des niveaux de rendement attractifs, il fallait augmenter son exposition aux risques. De plus, l’accès à davantage de place de marchés (diversité plus grande des secteurs d’activité, des zones géographiques ou des classes d’actifs) ainsi que l’émergence de nouveaux acteurs (émetteurs, brokers, etc.) élargissent le terrain de jeu.

 

La présence d’une volatilité nouvelle sur les marchés financiers

La volatilité sur les marchés financiers est un autre moteur qui propulse les produits structurés, participant à les rendre plus attractifs. La volatilité a son indice sur les marchés, qui s’appelle le VIX : on l’appelle l’indice de la peur.

On peut faire l’analogie avec une prime de risque d’assurance ; lorsque le risque sur les marchés augmente, la prime de risque voit son prix augmenter.

Comme on l’a vu, les produits structurés voient la partie obligataire alimenter le moteur « protection » alors que l’option qui est intégrée aussi au produit, représente la prime d’assurance. Cette prime d’assurance va venir alimenter le coupon du produit.

 

Bon à savoir : C’est le moteur « option » qui prend de la valeur car une option fonctionne comme une assurance : lorsque la volatilité remonte, c’est-à-dire que le niveau de risque sur les marchés augmente, le coût de l’assurance augmente aussi. Par conséquent, les coupons deviennent plus attractifs.

 

Les progrès des modèles mathématiques associés à l’émergence de l’intelligence artificielle

En parallèle de l’adoption massive des produits à formules, les mathématiques, les modèles financiers et la recherche ont engrangé de nouveaux résultats bénéficiant d’une meilleure acuité. Les principaux gains en termes de modélisation mathématique dans l’établissement des produits structurés se situent à la fois dans la capacité à traiter plus de données des marchés financiers en temps réel, à mieux évaluer les valorisations des sous-jacents, notamment en fonction des données de marchés, mais surtout à établir des simulations permanentes et plus précises permettant d’affiner les prix et donc la valeur des produits structurés, mais aussi de leurs risques.

Ces dernières années, l’un des gros écueils auxquels les investisseurs avaient à faire face à propos de produits structurés consistaient en la difficulté à apprécier la valorisation des produits en cours de vie, ce qui pouvait créer parfois une forme d’inquiétude sur leurs investissements.

L’intelligence artificielle est également venue renforcer cette science, qui permet désormais de mieux appréhender, modéliser et anticiper les risques, de mieux évaluer l’évolution potentielle des prix des sous-jacents, mais également de gagner en précision et en valorisation, un des irritants de la précédente génération de produits structurés.

La science des produits structurés a progressé ces dernières années, et en conséquence les modèles actuels appréhendent mieux les questions de valorisation.

 

À retenir :

Les principaux gains en termes de modélisation mathématique dans l’établissement des produits structurés se situent dans la capacité à :

  • traiter plus de données des marchés financiers en temps réel ;
  • mieux évaluer les valorisations des sous-jacents, notamment en fonction des données de marchés ;
  • établir des simulations permanentes plus précises permettant d’affiner les prix des produits structurés et leurs risques : cela permet de saisir des opportunités immédiates au marché secondaire à la vente ou à l’achat, ou de mieux appréhender la valeur des produits.

 

Quelle a été l’influence de la règlementation des produits structurés ces dernières années ?

La démocratisation des produits structurés a augmenté depuis les années 2010 et leur usage, comme leur présence dans les portefeuilles, ont progressé.

Dans ce contexte, les autorités de régulation ont dû imposer des normes de communication aux acteurs de la chaine de produits structurés (émetteurs, sociétés de gestion et distributeurs) pour améliorer la compréhension des risques en vigueur.

 

Nouvelle génération de produits structurés :

Raisons conjoncturelles
  • le retour de la volatilité sur les marchés améliore les coupons ;
  • la hausse des taux améliore le rendement des obligations présentes dans les produits.
Raisons structurelles
  • une amélioration de la régulation avec pour effet, plus de pédagogie et de transparence sur les produits.
Raisons liées aux modèles mathématiques
  • la science et la recherche mathématique ont permis d’améliorer nettement les capacités prédictives et la gestion des risques des modèles mathématiques.

 

Peut-on parler d’une nouvelle génération de produits structurés ?

 

Nous pouvons considérer que la génération de produits structurés disponible et proposée par les acteurs du marché sont emblématiques d’une nouvelle génération de produits. En effet, ils sont le fruit de nouveaux modèles mathématiques et de l’arrivée de l’intelligence artificielle, mais également de nouvelles normes de régulation.

La combinaison de ces trois évolutions permet aux modèles de mieux appréhender le risque. Désormais, certains produits structurés sont assortis d’un niveau de risque AMF de 1 sur une échelle de risque allant jusqu’à 7. Il s’agit d’une réelle nouveauté dans cette classe de produits financiers, généralement proposée avec un risque de 6 ou 7. Par conséquent, nous pouvons considérer que la génération de produits structurés actuelle, comme ceux avec des coupons inconditionnels associés avec une garantie de capital ou une très forte protection, correspond à une nouvelle génération de produits.

Ces solutions apparaissent comme les plus adaptées au contexte pour les investisseurs qui souhaitent placer leur argent sur du moyen ou long terme (de 2 à plus de 6 ans). Néanmoins, il est nécessaire de bien apprécier les risques, notamment ceux de perte en capital ou de performances pouvant s’avérer négatives.

 

Exemples de produits structurés nouvelle génération :

Type de produit structuré Coupon cible Sous-jacent Horizon de placement Protection du capital
Produit structuré avec coupon inconditionnel 4,5 % coupon inconditionnel Indice Eurostoxx 50 3 ans
  • jusqu’à -65 % de baisse de l’indice
  • risque 1/7
Produit structuré avec coupon conditionnel 8 % coupon soumis à conditions Indice automobile 10 ans
  • jusqu’à 50 % de baisse de l’indice
  • risque 6/7
Produit structuré avec garantie du capital 3,7 % coupon inconditionnel Emetteur 2 ans
  • capital garanti à maturité
  • risque 1/7

Avertissement : Les performances passées ne sont pas un bon indicateur des performances futures. L’ensemble de ces placements présente un risque de perte en capital. Le risque en capital est lié au sous-jacent, mais également au risque de défaut de l’Emetteur.

 

De manière générale, les produits structurés bénéficient d’innovations en termes de modélisation. Si ces innovations améliorent l’attractivité des produits structurés, il ne faut pas ignorer les nouvelles règles édictées par les autorités de régulation qui encadrent cette discipline. C’est notamment le cas en termes de communication et de transparence sur le fonctionnement des produits structurés. Toutes ces évolutions ont permis de faire apparaitre une nouvelle génération de produits structurés qui anticipent et évaluent mieux les risques et améliorent les modèles de valorisation.

Dans un contexte où la volatilité sur les marchés renait, couplée à une remontée des taux d’intérêts, les investisseurs pourront tirer parti de ces solutions, à condition de bien apprécier les risques, notamment ceux de perte en capital ou de performance qui peuvent s’avérer négatives.

 

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Directeur Général, co-fondateur